Adrar l Se désaltérer dans cette région, durant cette période de canicule, n'est pas un grand problème pour les passants qui traînent dans les rues de la ville saharienne écrasée par les dards lancinants du soleil. Une tradition fort ancienne, qui consiste à mettre des jarres d'eau fraîche sur le perron des maisons à la disposition des passants, est encore vivace au sud du pays et permet d'étancher bien des soifs. Dans les locaux commerciaux, sous les arcades, au seuil des habitations, où même à l'intérieur des administrations, des maisons de jeunes, des cybercafés, ou à l'entrée des mosquées, des récipients isothermes de grande capacité, ou même des fontaines fraîches électriques, sont mises à la disposition des citoyens qui peuvent ainsi à tout moment boire à satiété. Autrefois des guerbas, des outres en peau de bouc, destinées au même usage, étaient suspendues à des trépieds en bois ou hammara un peu partout dans la ville ou aux abords des petits ksour, pour offrir des rasades d'eau fraîche aux passants. Mettre de l'eau à la disposition des passagers est considéré comme un devoir, une marque d'hospitalité et un geste noble, tout comme offrir le thé à la menthe ou même un couscous à l'heure des repas. C'est un geste qui fait la grandeur des gens du Touat, connus pour leur générosité. L'eau, cette matière si précieuse ne manque pas dans le Touat, une région située sur le continental intercalaire qui constitue une réserve hydrique impressionnante, où l'on peut puiser jusqu'à 36 m3 par seconde, selon les hydrauliciens. La générosité séculaire des habitants de cette région fait que le passager ne peut pas être victime de mirages. Les oasis fraîches, qui lui offrent le gîte et de l'eau, sont présentes au détour de chaque rue de la ville.