Après la chute de Carthage, la cité est récupérée par Massinissa qui l'inclut dans son royaume. Elle va servir de débouché à sa capitale, Cirta. Le port recevra aussi les négociants grecs et siciliens, avec lesquels Massinissa a développé d'intenses relations. C'est sans doute également de Thapsus qu'il envoyait du blé à Rome. Roi bâtisseur et civilisateur, Massinissa a dû procéder à l'agrandissement de la cité et à son embellissement, en s'inspirant des modèles architecturaux gréco-romains. Après l'annexion de l'Afrique, Tapsa tombe entre les mains de Romains : certains croient que c'est à cette époque qu'elle a pris le nom de Rusicade, mais le toponyme, formé du phénicien et du berbère (voir plus loin), indique qu'il n'est pas romain. Comme au temps de Massinissa, le port va servir de débouché à Cirta, d'où l'importance que Rusicade va prendre durant l'occupation romaine. Comme Tapsus, Rusicade avait son principal mouillage à Stora à quelques kilomètres de là : situé au fond d'un golfe, pris entre les montagnes, Stora, offre, en effet, un meilleur abri aux navires. Le port, bien qu'éloigné de la ville, en faisait partie ; en tout cas, les auteurs antiques ne les distinguaient pas. Et, au Moyen Age, les auteurs musulmans, en évoquant Stora (Istura chez El-Bekri), écriront qu'il s'agit du port de Skikda.