Situation n Même si l'immeuble a été classé «orange 5» au lendemain du séisme du 21 mai 2003, ses occupants n'ont toujours pas été évacués. De loin, la bâtisse du 79, route Abou-Dher-El-Ghifari (ex-Montplaisant) ressemble à une petite villa. Mais au fur et à mesure qu'on s'en approche, on découvre un immeuble en gradins que le poids des années semble avoir «esquinté» à jamais. Il n'empêche que quelque douze familles y habitent encore. «A nos risques et périls ! Nous n'avons pas le choix, nous n'avons pas où aller.» La phrase revient sur toutes les lèvres, ici. Tout le monde est conscient du danger que présente la bâtisse, mais personne n'a les moyens de quitter les lieux. Les fissures sont partout : sur les murs intérieurs, sur les façades extérieures… Pis encore, certains murs intérieurs sont carrément déformés. L'étanchéité est inexistante ou presque. Quand il pleut, «la maison se transforme en piscine», fait remarquer une femme d'une cinquantaine d'années qui occupe deux pièces avec sa famille depuis plusieurs années déjà. D'ailleurs, l'humidité est omniprésente, a-t-on constaté. En bref, l'endroit est inhabitable. «A vrai dire, les premiers dégâts ont été occasionnés par les nombreux tremblements de terre enregistrés dans la région d'Alger et ses environs à la fin des années 1980 et au début des années 1990», signale Rachid, le représentant des douze familles sinistrées, avant d'ajouter : «Le séisme du 21 mai a été la goutte qui a fait déborder le vase. La bâtisse a été sérieusement ébranlée par ce terrible tremblement de terre.» Malgré les démarches entreprises par les locataires auprès des autorités locales, aucune solution ne leur a été proposée à ce jour. «Nous avons frappé à toutes les portes, nous avons saisi toutes les autorités, mais sans résultat», affirme à ce propos Rachid qui dit avoir consacré tout son temps à ces démarches depuis qu'il est à la retraite, depuis une année. Ce qu'il n'arrive toujours pas à comprendre, c'est «pourquoi nous n'avons pas été évacués à ce jour alors que l'immeuble que nous habitons a été classé orange 5 par les agents du CTC à leur passage au lendemain du tremblement de terre du 21 mai 2003». Malgré tout, les sinistrés du 79, route Abou-Dher-El-Ghifari, qui continuent à payer chaque mois 600 DA le loyer, ne perdent pas espoir d'être relogés un jour.