Résumé de la 7e partie n Après avoir revu Hakim, Kenza se révolte encore contre son sort, puis elle finit, ayant épuisé toutes les possibilités, par accepter son destin. Pour se détendre un peu, elle est allée rendre visite à la vieille tante de sa mère qu'elle n'a pas vue depuis longtemps. La tante, khalti Zineb, est une femme très sagace et Kenza, après avoir hésité, lui a raconté son histoire. — Ton cousin veut t'épouser ? a dit la tante, c'est la meilleure chose qui puisse t'arriver ! Tu resteras dans la famille et ensuite tu hériteras de la fortune de ton oncle ! Comme la jeune fille a un peu tiqué à cette réaction, la tante a ajouté : — Je connais Samir et je sais que le pauvre garçon n'a pas été gâté par la nature, mais qu'importe, il est riche ! — Toi aussi, a dit Kenza, déçue, tu accordes de l'importance à l'argent. — Bien sûr ! qui voudrait vivre dans le dénuement ? — Je ne veux pas dire qu'en faisant passer l'argent au second plan il faut vivre dans le dénuement... Une vie décente suffit... — Non, non, a répondu la tante, il ne faut pas se contenter d'une vie décente quand on a la possibilité d'avoir plus ! Prends mon cas, j'ai épousé un homme modeste... — Khali Mohamed t'a toujours donné satisfaction ! — C'est vrai, j'ai mangé à ma faim, j'ai eu des vêtements... Mais juste ce qu'il fallait ! Jamais de bijoux, jamais de belles robes, jamais de voyages... Bref, j'ai eu le nécessaire et jamais le superflu. Or, c'est dans le superflu que l'on trouve toujours son plaisir ! Kenza n'en croyait pas ses oreilles. La tante, parler de la sorte ! Mais la vieille Zineb, ce jour-là, est allée plus loin. — Mohamed a été un bon mari, mais il n'a pas fait de moi une femme heureuse ! Je regardais avec envie les autres femmes : elles étaient toutes parées de bijoux, elles avaient de belles toilettes, de l'argent, et moi, rien ! — Tu aurais travaillé... — Je sais, toi, tu es instruite et tu vas travailler, tu vas gagner de l'argent, mais cela ne signifie pas que tu seras riche et que tu auras tout ce que tu voudras. En revanche, si tu épouses un homme riche, tu auras tout ! — Pas l'amour ! — L'amour vient après ! Et la cousine a fini par ce conseil : crois-moi, ma fille, ce serait une erreur de ne pas épouser ton cousin ! Kenza s'est demandé si sa mère n'avait pas appelé sa tante pour l'inciter à parler de la sorte, mais la jeune fille a fini par comprendre que le discours de Zineb est ce qu'il y a de plus banal dans la société où elle vit : l'argent, le luxe, le bien-être et l'aisance matérielle passent avant l'amour. Elle épousera certainement son cousin, puisque cela a été décidé, mais elle n'adhérera jamais à ce discours. Envers et contre tous, elle continuera à proclamer : l'amour est au-dessus de tout ! Un amour qu'elle ne donnera jamais à son cousin, puisqu'elle l'a déjà donné à Hakim. (à suivre...)