Responsabilité n Face aux hésitations de la France à prendre le commandement de la Force intérimaire, ce rôle pourrait échoir à l'Italie qui s'est officiellement portée volontaire. Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a annoncé, hier, lundi, avoir confirmé au secrétaire général de l'ONU «la disponibilité italienne à commander la mission de l'ONU au Liban». La France, qui était pressentie pour prendre la direction de la Finul, veut obtenir de l'ONU des garanties sur la nature de la mission et le mandat de la force. Elle a, par ailleurs, demandé une réunion pour que les pays de l'Union européenne définissent leurs contributions respectives. Prodi a déclaré que Annan devrait prendre dans les prochains jours sa décision sur le commandement de la Finul après avoir procédé à une très large consultation et s'être rendu au Proche-Orient. «Toutes les analyses et tous les avis de tous les responsables des pays qui peuvent être intéressés par la mission devront être recueillis par Annan, qui se rendra au Proche-Orient à la fin de la semaine pour une décision définitive», a affirmé le chef du gouvernement italien. Prodi a jugé, également, utile «l'adoption d'une nouvelle résolution de l'ONU avec un mandat précis, des contenus précis et une définition très claire des alliances». Dans ce sillage, le président américain a déclaré, hier, qu'il y aurait une nouvelle résolution du Conseil de sécurité pour donner davantage d'instructions à la Force internationale. «Je n'ai pas dit que l'Italie commandera la mission, je dis que l'Italie fera son devoir, et on verra, dans le cadre de toute la stratégie, qui est mondiale, quel rôle spécifique l'Italie pourra assumer», a, toutefois, précisé Romano Prodi. Selon des sources proches du chef du gouvernement italien, de nombreux pays ont demandé à l'Italie de prendre éventuellement le commandement de la Finul si Paris continuait d'hésiter. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a été, rappelons-le, le premier à demander explicitement à Prodi que l'Italie «guide la force internationale», selon la presse italienne. Outre Olmert, le Premier ministre libanais Fouad Siniora et son gouvernement, le Premier ministre britannique Tony Blair et la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice ont, également, encouragé les dirigeants italiens à reprendre le flambeau du commandement de la Finul. Il convient de signaler, enfin, que le gouvernement italien a reçu l'appui de la quasi-totalité de la classe politique et pourrait engager jusqu'à 2 200 hommes dans l'opération.