Compétition n Les socialistes français ont entamé, vendredi, à La Rochelle, une réunion cruciale dans la bataille acharnée pour l'investiture à la présidentielle de 2007. La rencontre des socialistes, qui se déroule dans un climat compétitif aigu, permettra aux militants d'écouter les programmes des poids lourds du parti et celui de Ségolène Royal, reine des sondages à gauche. En effet, les six prétendants à l'investiture, déclarés ou supposés, du Parti socialiste (PS) exposent leurs arguments devant 3 000 militants lors de la traditionnelle «université d'été» dans un climat de rivalités exacerbé. Cette rencontre sera dominée par une seule question : Ségolène Royal, 52 ans, seule capable dans les sondages de battre le candidat déclaré à droite Nicolas Sarkozy parviendra-t-elle à s'imposer dans sa famille politique divisée, ce qui la placerait en position de prétendre devenir la première femme à présider la France ? Une question clef à l'approche du vote des quelque 220 000 militants socialistes qui doivent élire leur candidat(e) le 16 novembre. Preuve d'une vive tension entre les prétendants à l'investiture, Mme Royal a été applaudie par une salle bondée lors de son discours inaugural alors que plusieurs ténors du Parti socialiste étaient absents, dont François Hollande, son compagnon également chef du PS. Face à Mme Royal se dressent l'ex-ministre Jack Lang, 66 ans, Dominique Strauss-Kahn, 57 ans, qui tente de jouer de son expérience d'ex-ministre de l'Economie, et Laurent Fabius, 59 ans, chef de file du non lors du référendum européen, qui reste le mal-aimé des sondages. La donne est encore compliquée par la position de François Hollande, 51 ans, qui a laissé la porte ouverte à sa propre candidature. Autre grande inconnue : l'ex-Premier ministre Lionel Jospin, 68 ans. Il avait pris sa retraite après sa défaite cuisante lors de la présidentielle de 2002, où il avait été devancé au premier tour par Jean-Marie Le Pen, mais tente de revenir dans le jeu et se pose en recours. «La politique se fait par la preuve», a affirmé, vendredi, Mme Royal, citant notamment la création de 80 000 emplois jeunes, et celle d'une centaine de pôles de compétitivité. Déterminée à surfer sur la vague des sondages, Ségolène Royal a lancé le week-end dernier sa campagne de manière tonitruante avec un discours-programme appelant au rassemblement, et en se posant en héritière de l'ancien président François Mitterrand. Elle a promis notamment de «reconstruire la valeur travail» en sortant de «l'archaïsme des relations sociales».