Détermination n «La production du combustible nucléaire est l'objectif stratégique de l'Iran. Toute action pour limiter ou priver l'Iran de cet objectif ne pourra pas le forcer à y renoncer.» C'est ce qu'a déclaré, ce dimanche, Ali Larijani, le chef du dossier nucléaire iranien, alors que le Conseil de sécurité exige que la République islamique suspende complètement l'enrichissement d'ici au 31 août. L'enrichissement d'uranium sert notamment à produire du combustible aux centrales nucléaires civiles, mais peut également servir à la production de la bombe atomique. L'Iran a repris son enrichissement en janvier dernier et a réussi à enrichir l'uranium à 4,8%, un niveau nécessaire pour la production du combustible nucléaire. Les grandes puissances craignent qu'il n'utilise cette technologie pour la confection de l'arme atomique. Mais comme l'a affirmé ce dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Reza Bagheri, Téhéran considère «la suspension de l'enrichissement comme (une) ligne rouge» à ne pas franchir. «Dans le cadre des règles internationales, nous sommes prêts à coopérer et même à appliquer le protocole additionnel au Traité de non-prolifération (TNP), qui permet un contrôle poussé du programme nucléaire iranien», a dit ce responsable. L'Iran a signé le protocole additionnel et l'a appliqué de manière volontaire avant sa ratification par le Parlement, mais a décidé, en début d'année, de suspendre son application. Ces déclarations interviennent alors que l'Iran a, de nouveau, appelé les grandes puissances à négocier pour trouver une issue à la question nucléaire. «L'autre partie doit revenir à la table des négociations sans préjugés et sans mauvais caractère pour continuer à discuter afin d'arriver à une solution», a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi. «Nous avons donné notre réponse à l'offre des Européens (...) et nous avons montré que nous étions partisans de négociations», a-t-il ajouté. «La réponse fournie par l'Iran (le 22 août) à l'offre des pays du groupe 5 + 1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et l'Allemagne) montre la disponibilité de notre pays à régler cette question à travers des négociations», a ajouté, de son côté, le président du Parlement, Gholam-Reza Hadad-Adel, cité par l'agence officielle Irna. Interrogé à propos de la suspension de l'enrichissement exigée par le Conseil de sécurité, M. Assefi a déclaré que l'Iran, dans sa réponse, avait répondu à cette question. «Dans notre réponse, nous avons fait allusion à l'enrichissement. Notre réponse est très claire et très complète. Que les Européens lisent d'abord notre réponse et viennent ensuite à la table des négociations car la solution pour sortir de la crise existe. A moins qu'ils ne cherchent des prétextes», a-t-il ajouté. Les pays occidentaux ont déclaré que la réponse de Téhéran n'était «pas satisfaisante» car elle ignorait la demande de suspension de l'enrichissement. Mais ils pourraient avoir de nouveaux «contacts techniques» avec l'Iran avant de prendre une décision au Conseil de sécurité.