Parallèle n Si sous d'autres cieux, la promotion de produits se fait par des personnes spécialisées et qui ont suivi une formation, en Algérie, c'est l'anarchie la plus totale. Durant ces cinq dernières années, surtout, et avec l'installation de grandes marques étrangères en Algérie, les besoins publicitaires sont devenus une priorité. Les journaux publient quotidiennement des annonces pour le recrutement d'agents commerciaux. Les seules conditions exigées sont, souvent, le dynamisme et la bonne présentation. «C'est totalement insuffisant. Il faut d'abord savoir communiquer avec les gens, savoir s'imposer et imposer ses idées et ses propositions. Ces qualités, la majorité des agents commerciaux en Algérie ne les a pas. Cela s'explique par le retard accusé en matière de techniques commerciales. L'économie de marché est tout un système basé sur le côté commercial et publicitaire», explique Omar Dali, agent de publicité, qui ajoute : «Ce qu'on voit chez nous, ce sont de jeunes garçons et filles sillonnant les rues et qui pénètrent chez le premier commerçant pour lui proposer leurs produits.» «Ils ne m'ont jamais convaincu. Ils viennent ici en me disant : nous avons de nouveaux produits à vous proposer. Ils font un tabac sur le marché actuellement… Et quand je leur demande des explications sur la composition chimique, les avantages d'hygiène, de qualité et de conservation, leurs avantages par rapport aux autres produits, ils répondent : “On n'en sait rien, l'essentiel c'est que c'est un nouveau produit sur le marché.” Il n'y a aucune culture de l'économie de marché chez ces agents commerciaux», s'indigne un vendeur de produits cosmétiques à Chéraga. Durant cette saison estivale, tout le monde a remarqué des nuées de jeunes filles et garçons qui font des tournées dans les rues d'Alger pour promouvoir des boissons gazeuses et des jus. Ils portent des fardeaux de boissons et servent, dans des gobelets, à longueur de journée, des échantillons de leurs boissons. «Ils amusent les gens plus qu'ils ne font la promotion de leurs produits. Et avec cette ambiance folle qui règne, on peut les prendre pour un groupe de scouts plutôt que pour des agents commerciaux...», explique le propriétaire d'un café, à Alger.