Résumé de la 6e partie n Maâmar accompagne le sorcier marocain auquel il a accordé l'hospitalité, jusqu'à la source de Zemzem. Après avoir accompli quelques rites, il ordonne à la source de s'ouvrir. Maâmar, médusé, voit les eaux de la source se retirer précipitamment jusqu'à disparaître complètement, puis le sol, comme secoué par un tremblement de terre, se fissure et finit par s'ouvrir, découvrant une ouverture béante. «J'ai réussi, j'ai réussi», dit le sorcier qui ne contient plus sa joie. Un bruit de tonnerre lui répond aussitôt et un être effrayant jaillit de la fente creusée dans le sol. C'est une sorte de géant à la tête puissante, mais qui n'a que des moitiés d'organes : une moitié de visage avec un œil, une oreille, une narine, un bras, une jambe. «Qui me dérange ?» crie-t-il d'une voix tonitruante. Maâmar, figé par la peur, ne bouge pas. Le sorcier est effrayé également, mais il a le courage d'avancer et de répondre à la question. «C'est moi, Sidi !» Le géant N'a-que-moitié-de-corps se penche pour le regarder et, à la vue d'un être aussi petit et aussi faible, éclate de rire. «Toi ? Sais-tu qui je suis, misérable humain ? — Tu es le génie de la source de Zemzem… — Sais-tu aussi que je peux, d'une seule pression de pouce t'écraser, comme un vulgaire insecte ? — Je le sais Sidi, mais je sais aussi que tu ne le feras pas parce que tu es un djinn musulman et que tu crains Dieu Tout-Puissant !» Le génie N'a-que-moitié-de-corps semble se calmer à ces propos. «Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi ? — Je veux le trésor de la source !» Le géant s'étire et paraît encore plus grand, encore plus effrayant. «Qui es-tu pour prétendre à cela ? — Je suis sorcier, Sidi, et j'ai agi selon les prescriptions inscrites dans les anciens livres. J'ai accompli le rite, tu dois accéder à ma demande !» Le génie N'a-que-moitié-de-corps semble hésiter un moment, puis il s'ébroue, s'étire et son corps se brise en plusieurs endroits, formant une sorte d'escalier qui se précipite dans le trou creusé dans le sol. «Tu as très peu de temps devant toi pour descendre dans la source, dit le génie de sa voix tonitruante, si pour ton malheur, l'appel du muezzin retentit, annonçant la prière de l'aube, la source se refermera et tu y resteras prisonnier à jamais !» Le sorcier se retourne vers Maâmar. «Vite !» Mais celui-ci, paralysé par la peur, ne parvient pas à faire un mouvement. Alors, le sorcier le saisit par la main et l'entraîne avec lui. «Vite, nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous !» (à suivre...)