Résumé de la 11e partie n Le sorcier accomplit quelques rites, en jetant des produits dans le feu. A la fin, il ordonne à la source de s'ouvrir. L'oasien, médusé, voit les eaux de la source se retirer précipitamment jusqu'à disparaître complètement. — Où est passé l'eau ? demande-t-il, effrayé. Mais le sorcier ne lui répond pas. Il attend que quelque chose se produise. C'est alors que le sol, comme secoué par un tremblement de terre, se fissure et finit par s'ouvrir, découvrant une ouverture béante. — J'ai réussi, j'ai réussi, dit le sorcier qui laisse éclater joie. L'oasien ne comprend pas. — Que se passe-t-il ? — La source… la source ! — Mais où est passée la source ? clame-t-il. Un bruit de tonnerre lui répond aussitôt et un être effrayant jaillit de la fente creusée dans le sol. C'est une sorte de géant, à la tête puissante mais qui n'a que des moitiés d'organes : une moitié de visage, avec un œil, une oreille, une narine, un bras, une jambe. Il regarde les deux hommes. — Qui me dérange ? crie-t-il d'une voix tonitruante. L'oasien, figé par la peur, ne bouge pas. Le sorcier est effrayé également mais il a le courage d'avancer et de répondre à la question. — C'est moi, Sidi ! Le géant «N'a-que-moitié-de-corps» se penche pour le regarder et, à la vue d'un être aussi petit et aussi faible, éclate de rire. — Toi ? Le sorcier se fait encore plus petit. — Oui, Sidi, c'est moi… Cette fois l'être se fâche. — Sais-tu qui je suis misérable humain ? Le sorcier articule difficilement : — Tu es le génie de la source de Zemzem. Le génie fronce le sourcil de son unique œil. — Sais-tu aussi que je peux, d'une seule pression de pouce, t'écraser comme un vulgaire insecte ? Il regarde l'oasien. — Et je ferai autant de ton compagnon ! Le sorcier hoche la tête. — Je le sais Sidi, mais je sais aussi que tu ne le feras pas… Le génie est surpris par cette réponse. — Qui te dit que je ne le ferai pas ? — Parce que tu es un djinn musulman et que tu crains Dieu le Tout-Puissant ! Le génie «N'a-que-moitié-de-corps» semble se calmer en entendant ces mots. — Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi ? A suivre K. Noubi