Résumé de la 8e partie n Une fois reposés, le prince Diadème et son ami Aziz prennent possession de leur boutique, où les serviteurs ont déjà rangé leurs marchandises. Alors Diadème s'assit sur l'un des tapis, Aziz sur l'autre et le vizir se plaça au milieu, entre eux, au centre même de la boutique ; et les serviteurs les entourèrent, rivalisant d'empressement dans l'exécution de leurs ordres. Aussi bientôt tous les habitants entendirent parler de cette boutique admirable, et les clients y affluèrent de toutes parts, et c'était à qui recevrait ses emplettes de la main de cet adolescent qu'on nommait Diadème, et dont la réputation de beauté faisait tourner toutes les têtes et s'envoler toutes les raisons. De son côté, le vizir, ayant constaté que les affaires allaient à merveille, recommanda encore une fois à Diadème et à Aziz une grande discrétion et rentra tranquillement se reposer à la maison. Or, cet état dura de la sorte un certain temps, au bout duquel Diadème, ne voyant rien s'annoncer du côté de la princesse Donia, commençait à s'impatienter et même à se désespérer jusqu'à en perdre le sommeil, lorsqu'un jour, comme il s'entretenait de ses peines avec son ami Aziz, sur le devant de leur boutique... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. La nuit venue, elle dit : Un jour, comme il s'entretenait de ses peines avec son ami Aziz sur le devant de leur boutique, une vieille femme, très dignement drapée d'un grand voile de satin noir, vint à passer dans le souk ; et son attention ne tarda pas à être attirée par la boutique merveilleuse et la beauté du jeune marchand assis sur le tapis. Elle fut saisie d'une grande émotion. Puis elle attacha ses regards sur le jeune homme et pensa en son âme : «Ce n'est certes pas un homme, mais un ange ou quelque roi d'un pays de rêve !» Alors elle s'approcha de la boutique et salua le jeune marchand qui lui rendit son salut et, sur les signes que lui fit Aziz du fond de la boutique, se leva en son honneur et lui sourit de son plus agréable sourire. Puis il l'invita à s'asseoir sur le tapis, et s'assit à côté d'elle et se mit à lui faire de l'air avec son éventail jusqu'à ce qu'elle se fût bien reposée dans la fraîcheur. Alors la vieille dit à Diadème : «Mon enfant, ô toi qui réunis toutes les perfections et toutes les grâces, es-tu de ce pays ?» Et Diadème, de son parler gentil et pur et plein d'attirance, dit : «Par Allah ! ô ma maîtresse, jamais avant cette fois je n'ai mis le pied dans ces contrées où je viens dans le simple but de me distraire en les visitant. Et, pour occuper une partie de mon temps, je vends et j'achète.» La vieille dit : «Bienvenu soit l'hôte gracieux de notre ville ! Et qu'apportes-tu avec toi en fait de marchandises des pays lointains ? Fais-moi voir ce que tu as de plus beau, car le beau attire la beauté !» Diadème fut très touché de ses paroles exquises et lui sourit pour la remercier et dit : «Je n'ai dans ma boutique que des choses qui puissent te plaire, car elles sont dignes des filles des rois et des personnes comme toi !» La vieille dit : «Justement je désirerais faire l'achat de quelque très belle étoffe pour une robe destinée à la princesse Donia, fille de notre roi Schahramân.» En entendant prononcer le nom de celle qu'il aimait tant, Diadème ne se posséda plus d'émotion et cria à Aziz : «Aziz apporte-moi vite ce qu'il y a de plus beau et de plus riche d'entre nos marchandises !» (à suivre...)