Résumé de la 131e partie n Après avoir tenté de mettre le feu à l'hospice, Arthur Stevens erre dans la ville en attendant que Glory vienne au rendez-vous qu'il lui a donné, dans une station de métro. Il s'était montré négligent parce qu'il s'inquiétait pour Glory. Il se rappelait le soir où les soucis avaient commencé. Ils dînaient tous les deux à la maison, chacun plongé dans une partie du journal. Et Glory s'était exclamée : «Oh, mon Dieu !» Elle regardait la page de la télévision dans le Tribune et avait vu l'annonce de l'émission sur le sénateur Jennings. On y retracerait les moments importants de sa carrière. Il avait supplié Glory de ne pas s'inquiéter, il était sûr que tout irait bien. Mais elle ne l'avait pas écouté. Elle s'était mise à sangloter. «Mieux vaut regarder les choses en face, avait-elle dit. Je ne veux pas continuer à mener cette vie plus longtemps.» A partir de ce moment-là, son attitude s'était mise à changer. Il regarda droit devant lui, mâchonnant ses pop-corn. Il n'avait pas eu le privilège de prononcer ses vœux. Il les avait formulés en privé. Pauvreté, chasteté et obéissance. Pas une seule fois il n'y avait manqué, mais il était devenu très solitaire... Puis, il y a dix ans, il avait rencontré Glory. Elle était assise dans la salle d'attente de la clinique, serrant la poupée Raggedy Ann contre elle en attendant son tour devant la porte du psychiatre. La poupée avait attiré l'attention d'Arthur. Il ne savait ce qui l'avait poussé à attendre Glory dehors. Ils avaient marché ensemble vers le bus. Il lui avait expliqué qu'il était prêtre, mais avait abandonné ses fonctions religieuses pour s'occuper directement des malades. Elle lui avait tout raconté d'elle, qu'elle avait fait de la prison pour un délit qu'elle n'avait pas commis, qu'elle était en liberté surveillée et habitait dans une pièce chez l'habitant. «Je n'ai pas le droit de fumer dans ma chambre ni d'avoir un réchaud pour préparer du café ou un potage lorsque je n'ai pas envie de dîner au drugstore.» Ils étaient allés manger une glace et la nuit était tombée. Elle avait dit qu'il était tard, que la femme qui la logeait allait se mettre en colère. Puis elle avait commencé à pleurer, disant qu'elle préférerait mourir plutôt que de retourner dans cette chambre. Et il l'avait emmenée chez lui. «Vous passerez pour une enfant confiée à mes soins», lui avait-il dit. C'était une enfant désespérée. Il lui avait donné sa chambre et s'était installé sur le divan pour dormir ; au début, elle était restée au lit, à pleurer. Pendant quelques semaines, les flics vinrent rôder autour de la clinique pour voir si elle s'était représentée, puis ils avaient cessé de s'y intéresser. Ils étaient partis pour Baltimore et il lui avait dit qu'il avait l'intention de la faire passer pour sa fille. «Vous m'appelez père de toute façon.» Et il l'avait nommée Gloria. Elle commença lentement à aller mieux. Mais pendant près de sept ans, elle n'avait quitté l'appartement que de nuit ; elle était sûre qu'un policier la reconnaîtrait. Il avait travaillé dans différents hospices autour de Baltimore ; il y a deux ans il avait fallu partir et ils étaient venus s'installer à Alexandria. Glory se plaisait près de Washington, mais elle craignait de rencontrer des gens qui l'avaient connue. Il l'avait convaincue que c'était stupide. (à suivre...)