Déclaration n «Nous garderons nos missiles comme nous le faisions entre 1996 et 2006, sans les utiliser. Nous ne les utiliserons qu'en cas de guerre d'envergure lancée contre le Liban», a déclaré, hier, le leader du Hezbollah. C'est d'une manière aussi claire que le Hezbollah a mis fin à la polémique et annoncé la couleur quant à toute tentative de son désarmement. Le désarmement du Hezbollah est prévu par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la 1701 qui a mis fin, le 14 août, à plus d'un mois de combats entre Israël et le parti chiite. «En cas de nouvelle agression contre le Liban, l'armée a le devoir de défendre le pays et la résistance a aussi le devoir de le défendre parce que c'est la résistance du peuple», a encore expliqué le cheikh Nasrallah dans un entretien avec le quotidien libanais As-Safir. Le Hezbollah a tiré des milliers de roquettes et de missiles sur Israël lors de la dernière agression israélienne. «La résistance a le devoir de soutenir l'Etat dans la récupération des terres occupées, mais si l'Etat renonce à cette responsabilité, il est alors du devoir de la résistance de le faire à sa place», a indiqué cheikh Nasrallah, allusion aux Fermes de Chebaâ, conquises par Israël à la Syrie en 1967 et réclamées par Beyrouth avec l'appui de Damas. Sur le front diplomatique, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a assuré, lundi, que le Hezbollah et Israël avaient accepté une médiation de l'ONU dans l'affaire des prisonniers. «Je ne voudrais pas évoquer cette question, mais je voudrais dire que les deux parties ont accepté les efforts du secrétaire général de l'ONU pour aider à régler cette affaire et ce problème», a dit à la presse M. Annan, arrivé lundi en Arabie saoudite dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient consacrée à stabiliser la trêve au Liban. M. Annan a annoncé qu'il allait «désigner une personne pour travailler avec les deux parties discrètement», en soulignant : «Si je dois user de mes bons offices, c'est que le médiateur soit le seul médiateur.» Un porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert a indiqué qu'Israël «considère que le gouvernement libanais et les Nations unies, comme étant les seuls responsables, dans le cadre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, de la libération des deux soldats enlevés» au Liban. Le Hezbollah libanais veut les échanger contre des détenus libanais en Israël à travers des négociations indirectes.