Mission n Créée par arrêté en 1995, la Commission nationale médicale est l'instance chargée exclusivement d'étudier les dossiers. Si durant les années 1970, le malade algérien coûtait 350 DA par jour, il en est autrement depuis la dernière décennie où les dépenses pour les soins à l'étranger ont augmenté au fur et à mesure de l'apparition de maladies lourdes. Le dernier bilan du ministère de la Santé fait apparaître qu'en 1987, 7 000 malades ont été transférés à l'étranger. Le rapport du même ministère pour l'année 1996 fait état d'une réduction draconienne avec 762 malades. Mais cette dernière décennie, le nombre a été porté à 1 282 cas. Les soins inopinés ou d'urgence sont les plus fréquents avec 313 dossiers rien que pour l'année 2005, mais la plupart des dossiers ont été jugés irrecevables car pouvant, du point de vue médical, être traités en Algérie. La perspective pour les trois ans à venir est d'arrêter les soins à l'étranger sauf pour les cas que la médecine algérienne serait incapable de traiter. Pour ce qui est des non-assurés sociaux, le ministre du Travail a précisé que «le financement pour leur prise en charge a été tranché». Cette catégorie de malades, en situation précaire, aura droit à des soins à l'étranger comme ultime recours pendant les trois ans à venir. Avant toute décision de transfert des malades, leurs dossiers sont étudiés par la Commission nationale médicale. Créée par arrêté en 1995, celle-ci est l'instance chargée exclusivement d'étudier les dossiers médicaux, qui sont examinés par une sorte de Conseil de l'ordre où les ministères de la Santé et du Travail et des Affaires sociales coordonnent leurs actions pour organiser les transferts. Chaque cas est traité selon le type de maladie et sa durée de traitement, avec une éventuelle prolongation de séjour hospitalier. La Commission envoie un bordereau chaque semaine aux structures sanitaires concernées où il est mentionné l'accord médical pour un transfert pour soins à l'étranger. En cas de rejet d'un dossier, la Commission est habilitée à orienter le malade vers la structure sanitaire de son choix. Les soins inopinés ou les malades comateux sont privilégiés pour le transfert à l'étranger, alors que les interventions chirurgicales qui ne sont pas complexes relèvent plutôt des compétences locales. Selon une source du ministère de la Santé, les dix dernières années ont vu défiler un nombre impressionnant de malades traumatisés par le terrorisme. La Commission nationale médicale a été dépassée par l'ampleur de la tâche. Actuellement, ce nombre a diminué vu le retour au calme et à la stabilité.