Décision n Les soins de santé à l'étranger seront définitivement arrêtés en 2009. Le nouveau programme de prise en charge médicale compte plutôt mettre le paquet sur les soins locaux. Hier, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou et Tayeb Louh ont dressé, dans une conférence de presse, le bilan des transferts pour soins à l'étranger. Il ressort ainsi d'une étude pilotée par le ministère de la Santé que 60% des maladies dégénératives (cardiovasculaires, neurologiques et traumatiques) constituent les principales causes pour transferts à l'étranger. Parmi ces maladies, le cancer et les complications diabétiques occupent des seuils importants. Selon le professeur Bougherbal, «les dépenses actuelles pour chaque malade varient entre 800 et 1 200 euros par jour selon les cas des pathologies». En effet, des dépenses énormes sont engagées par l'Etat pour la prise en charge des malades algériens qui, souvent, sont confrontés à d'autres difficultés telles que les procédures assez longues d'octroi de visas et de rendez-vous médicaux. Pour l'année 2005, il y a eu 1 282 malades transférés à l'étranger sans compter les cas de prolongations médicales ou de longs séjours hospitaliers. «Les chiffres sont en hausse à cause de la poussée démographique et de l'émergence d'une population de vieux malades.» Dans ce contexte, le ministre du Travail et des Affaires sociales a souligné que «le dossier a été ouvert dans la transparence et ce programme de réduction des soins à l'étranger est réaliste». La réduction des soins à l'étranger sera suivie d'un investissement sur la remise à neuf des infrastructures sanitaires, d'un partenariat entre public et privé et la formation des compétences humaines pour la prise en charge des lourdes pathologies. «La plupart des maladies ou des interventions chirurgicales se font déjà en Algérie sauf cas exceptionnels» indique le professeur Bougherbal qui a donné beaucoup de détails sur les types de maladies et leurs coûts de dépenses à l'étranger. «Nous avons des dépenses sur les maladies telles que l'épilepsie, les malformations congénitales et la maladie de Parkinson.» Rien que pour le cas de l'oncologie (cancer, tumeurs…) un malade coûte 35 000 euros alors qu'avec le nouveau programme de réduction des soins, la prise en charge est dix fois moins coûteuse. Le seul problème actuel auquel fait face la santé publique réside dans l'augmentation des maladies cardiaques qui frappent les enfants en bas âge. La seule clinique de Bou Ismaïl à Tipasa ne peut prendre en charge les 1 000 enfants malades. D'autres établissements sanitaires spécialisés seront créés prochainement afin de pallier les insuffisances existantes.