L'Etat est décidé à réduire les dépenses de soins à l'étranger. En 2009, il n'y aura plus de malades envoyés à l'extérieur du pays, sauf cas exceptionnel ou d'urgence. En contrepartie, le nouveau programme de santé compte mettre le paquet dans la création d'un réseau de soins spécialisés avec le renforcement des capacités d'accueil des hôpitaux. L'ambition de l'Etat est de soigner le malade algérien dans son propre pays. L'Etat a beaucoup dépensé en termes de soins à l'étranger. Des millions d'euros sont consacrés chaque année à la prise en charge médicale des malades algériens nécessitant un transfert vers les hôpitaux européens. Les maladies telles que le cancer, les tumeurs cérébrales compliquées, les maladies congénitales et les complications cardiovasculaires font partie des pathologies dites lourdes qui affectent bon nombre d'Algériens et pour lesquelles la seule alternative est l'évacuation à l'étranger afin d'éviter des décès tragiques. Selon les spécialistes et chercheurs algériens, les maladies à risques augmentent sensiblement du fait de facteurs liés à la démographie, au vieillissement de la population, à la dégradation des conditions de vie et aux séquelles des traumatismes dus au terrorisme de ces dernières années. Ces causes expliquent les raisons du recours aux soins à l'étranger puisque les structures sanitaires algériennes restent insuffisamment équipées en réseaux de soins et matériels médicaux de dernière génération. Un malade algérien coûterait en moyenne entre 800 et 1 200 euros par jour ; les prolongations de séjours sont plus coûteuses que les simples soins. La facture salée que paie l'Etat pour ses malades à l'étranger s'est avérée un véritable casse-tête. Outre les dépenses, les malades sont confrontés à des difficultés d'obtention de visas et de rendez-vous médicaux, des procédures souvent très longues et pénibles. De plus, la catégorie des malades en âge avancé, présentant des cas compliqués de soins, émerge avec force ces dernières années. Il ne suffit pas seulement de les envoyer en terre étrangère, mais aussi de les accompagner psychologiquement car souvent, ces malades décèdent dans l'isolement total. Aujourd'hui, l'Etat est décidé à prendre les choses en main en réduisant d'abord la facture des soins à l'étranger et ensuite en investissant pour la création d'un réseau de soins performant au niveau local. Le nouveau programme établi conjointement par le ministère de la Santé et celui du Travail est riche en propositions et en projets. Ses axes principaux se résument en la création de plusieurs cliniques spécialisées, le renforcement des structures sanitaires existantes et la formation de spécialistes dans tous les domaines médicaux, avec également le déplacement d'éminents spécialistes et chirurgiens étrangers pour assister leurs homologues algériens. C'est un véritable défi pour l'Algérie, qui bénéficie de l'atout d'une bonne santé financière et de capacités de financement de ces projets.