Résumé de 17e partie n Sett-Donia se rend dans son jardin avec sa nounou et découvre la fresque. Et comprimant son cœur, elle s'assit sur le tapis et dit : «O Doudou, me serais-je donc trompée ? Et Eblis le malin se serait-il ri simplement de ma crédulité aux songes ?» Et la nourrice dit : «Ma pauvre enfant, ma vieille expérience t'avait cependant bien prévenue de ton erreur ! Mais sortons nous promener encore, maintenant que le soleil descend et que la fraîcheur est plus douce dans l'air aromatique.» Et elles sortirent au jardin. Or, Diadème était revenu de son évanouissement et, comme le lui avait recommandé Doudou, s'était mis à se promener lentement, d'un air indifférent, comme attentif seulement à la beauté du paysage. Aussi, à un détour d'allée, Sett-Donia l'aperçut et s'écria : «O nourrice ! Vois-tu ce jeune homme ? Regarde comme il est beau et quelle taille et quelle démarche ! Le connaîtrais-tu, par hasard, dis !» Elle répondit : «Je ne le connais point, mais ce doit être, à en juger sur son air, le fils de quelque roi. Ah ! ma maîtresse, qu'il est merveilleux ! Et combien ! ah ! mon âme !» Et Sett-Donia dit : «Il est tout à fait beau !» La vieille dit : «Tout à fait ! Heureuse son amante !» Et, à la dérobée, elle fit signe à Diadème de sortir du jardin et de s'en retourner chez lui. Et Diadème comprit et continua son chemin vers le dehors, cependant que la princesse Donia le suivait encore du regard et disait à sa nourrice : «Sens-tu, ô Doudou, le changement qui se fait en moi ? Est-ce possible que moi, Donia, je puisse éprouver un tel trouble à la vue d'un homme ! O nourrice, je sens moi-même que je suis prise et que, maintenant, je vais, à mon tour, te demander tes bons offices.» La vieille dit : «Qu'Allah confonde le Tentateur maudit ! Te voilà, ô maîtresse, prise dans les filets ! Mais aussi, qu'il est beau, le mâle qui va te délivrer !» Donia dit : «O Doudou, ma bonne Doudou, il te faut absolument m'amener ce beau jeune homme ! Je ne le veux que de tes mains, nourrice, chère nourrice ! Cours vite, de grâce, me le chercher ! Et voici, pour toi, mille dinars et une robe de mille dinars. Et si tu refuses, je meurs !» La vieille dit : «Retourne alors au palais, et laisse-moi agir à ma guise. Je te promets la réalisation de cette union admirable !» Et aussitôt elle quitta Sett-Donia et sortit retrouver le beau Diadème, qui la reçut avec joie et commença par lui donner mille dinars d'or. Et la vieille lui dit : «Il s'est passé telle et telle chose.» Et elle lui raconta l'émotion de Sett-Donia et leur dialogue. Et Diadème dit : «Mais à quand notre union ?» Elle répondit : «Demain sans faute !» Alors il lui donna encore une robe et des cadeaux pour mille dinars d'or, qu'elle accepta en lui disant : «Je viendrai moi-même te prendre à l'heure propice.» Et elle s'en alla en toute hâte retrouver sa maîtresse Donia, qui l'attendait anxieuse et qui lui dit : «Quelles nouvelles, ô Doudou, m'apportes-tu de l'ami ?» Elle répondit : «J'ai réussi à retrouver ses traces et à lui parler. Dès demain, je te l'amènerai par la main.» Alors Sett-Donia fut au comble du bonheur et donna à sa nourrice mille dinars d'or et des cadeaux pour mille autres dinars. Et, cette nuit-là, tous les trois s'endormirent l'âme imprégnée de l'espérance douce et du contentement. (à suivre...)