Résumé de la 16e partie n Le vizir fait faire des travaux de peinture dans le pavillon du jardin de Sett-Donia. Pour sa part, la princesse se languit de sa nounou… Et justement Doudou, après avoir fait à Diadème toutes les recommandations nécessaires pour ce jour, qui était celui de la rencontre au jardin, se dirigeait seule du côté du palais, et l'un des esclaves l'aborda respectueusement et la pria, au nom de sa maîtresse, qui la pleurait, de rentrer pour la réconciliation. Ce qui fut fait, après quelques difficultés pour la forme. Et Donia l'embrassa sur les joues, et Doudou lui baisa les mains, et toutes deux, suivies des esclaves femmes, franchirent la porte secrète et entrèrent au jardin. Or, de son côté, Diadème s'était conformé aux instructions de sa protectrice. En effet, après le départ de Doudou, le vizir et Aziz se levèrent et l'habillèrent d'une magnifique robe vraiment royale et qui pouvait certainement valoir cinq mille dinars, et lui ceignirent la taille d'une ceinture d'or filigrané, tout incrustée de pierreries, avec une agrafe d'émeraude, et autour du front ils lui mirent un turban de soie blanche avec de fins dessins d'or et une aigrette de diamants ; puis ils appelèrent sur lui les bénédictions d'Allah et, après l'avoir accompagné jusqu'en vue du jardin, ils s'en retournèrent pour l'y laisser pénétrer plus facilement. Diadème donc, en arrivant à la porte, trouva assis le bon vieux gardien qui, en le voyant, se leva aussitôt en son honneur et lui rendit son salam avec respect et cordialité. Et, comme il ignorait que la princesse Donia fût entrée dans le jardin par la porte secrète, il dit à Diadème : «Le jardin est ton jardin, et je suis ton esclave !» Et il lui ouvrit la porte en le priant de la franchir. Puis il la referma et revint s'asseoir à la place accoutumée en louant Allah dans ses créatures. Quant à Diadème, il se hâta de faire ce que la vieille lui avait prescrit : il se blottit derrière le massif qu'elle lui avait indiqué à attendre là le passage de la princesse. Voilà pour lui ! Mais pour ce qui est de Sett-Donia, voici ! La vieille, tout en se promenant, lui dit : «O ma maîtresse, j'ai à te dire quelque chose qui contribuera à te rendre plus reposante la vue de ces beaux arbres, de ces fruits et de ces fleurs.» Donia dit : «Je suis prête à t'écouter, ma bonne Doudou.» Elle dit : «Tu devrais, vraiment, renvoyer au palais toutes ces suivantes qui t'empêchent de jouir tout à ton aise de l'air du temps et de cette délicieuse fraîcheur. Elles ne sont vraiment qu'une gêne pour toi.» Donia dit : «Tu dis vrai, ô nourrice !» Et elle renvoya aussitôt, d'un signe, ses suivantes. Et c'est ainsi que, toute seule, suivie de la vieille seulement, la princesse Donia s'avança du côté du massif où se trouvait Diadème, invisible. Et Diadème vit la princesse Donia ; et d'un regard il put juger de sa beauté et il en fut tellement saisi qu'il s'évanouit sur place. Et Donia continua son chemin et s'avança du côté de la salle où le vizir avait fait peindre la scène de l'oiseleur ; et, sur l'injonction de Doudou, elle y pénétra, pour la première fois de sa vie car jamais auparavant elle n'avait eu la curiosité de visiter ce local réservé aux gens de service du palais. A la vue de cette peinture, Sett-Donia fut à la limite de la perplexité et s'écria : «O Doudou, regarde ! C'est mon rêve d'autrefois, mais tout à rebours ! Seigneur ! Ya rabbi ! comme mon âme est émue !» (à suivre...)