Résumé de la 12e partie n Sett-Donia, furieuse, menace de mort le prince Diadème. Mais la nounou est là… A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Quand vint la nuit, elle dit : … Et sur ces paroles, elle le quitta et, après avoir caché le billet dans ses cheveux, elle alla trouver sa maîtresse. Elle entra chez elle et lui baisa la main et s'assit sans dire une parole. Mais au bout de quelques instants, elle dit : «Ma fille bien-aimée, mes vieux cheveux sont défaits et je n'ai plus la force de les tresser. Ordonne, je te prie, à l'une de tes esclaves de venir me les peigner.» Mais Sett-Donia s'écria : «Ma bonne Doudou, je vais moi-même te les peigner, office que tant de fois tu as rempli à mon égard.» Et la princesse Donia dénoua les tresses blanches de sa nourrice et se disposa à les peigner ; et le billet aussitôt glissa sur le tapis. Alors Sett-Donia, surprise, voulut le ramasser, mais la vieille s'écria : «Ma fille, rends-moi ce papier ! Il a dû se prendre dans mes cheveux chez le jeune marchand. Je vais courir le lui rendre !» Mais Donia se hâta de l'ouvrir et d'en lire le contenu et elle fronça les sourcils et s'écria : «Ah ! Doudou scélérate c'est là une de tes ruses ! Mais qui m'a envoyé ce marchand calamiteux et effronté et de quelle terre ose-t-il ainsi venir jusqu'à moi ? Et comment moi, Donia, me résoudre à regarder cet homme qui n'est ni de ma race ni de mon sang ? Ah ! Doudou, ne t'avais-je pas dit que cet insolent allait s'enhardir ?» La vieille dit : «En vérité, c'est un vrai Cheitân ! Et son audace est une audace d'enfer ! Mais, ô ma fille et ma maîtresse, écris-lui pour la dernière fois et je me porte garante de sa soumission à tes volontés ! Sinon, qu'il soit sacrifié, et moi avec lui !» Aussitôt la princesse Donia prit le calam et rangea ces paroles rythmiquement : «Insensé qui sommeille quand le malheur et le danger sont planants dans l'air que tu respires, ignores-tu qu'il est des fleuves dont il est défendu de remonter le cours et des solitudes interdites que nul pied humain ne foulera jamais ?... «Et penses-tu toucher aux étoiles de l'infini quand tous les hommes unis ne peuvent, de la main, atteindre aux premiers astres de la nuit ? «Alors !... Oseras-tu encore en tes rêves caresser ou faire plier dans tes bras la taille des houris ?... «Tu te leurres, ô naïf, crois ta reine ! Ou sinon les corbeaux de l'épouvante obscure croasseront bientôt la mort sur ta tête et, battant de leurs ailes de nuit, autour de la tombe où l'on t'étendra, tournoieront !» Puis, ayant plié et cacheté le papier, elle le remit à la vieille qui, le lendemain, au matin, se hâta de courir le remettre à Diadème. A la lecture de ces paroles si dures, Diadème comprit que jamais plus l'espérance ne devait vivifier son cœur, et se tournant vers Aziz, il lui dit : «Mon frère Aziz, dis-moi, que faire maintenant ? Je n'ai plus assez d'inspiration pour lui écrire une réponse décisive !» Aziz dit : «Je vais essayer à ta place et en ton nom !» Diadème dit : «Oui, Aziz, écris-lui en utilisant tout ton art !» Alors Aziz prit un papier et y disposa ces strophes : «Seigneur Dieu, par les cinq Justes ! Aide-moi dans l'excès de mes chagrins et allège mon cœur assombri de la suie de mes soucis ! «Tu connais le secret dont la flamme me brûle au-dedans et la tyrannie de la jeune cruelle qui se refuse à la miséricorde. (à suivre...)