Résumé de la 142e partie n Sam Shepard, à la demande de Pat, enquête sur l'accident d'avion qui a coûté la vie au mari d'Abigail Jennings. «Puis-je vous aider, monsieur ? — Comment ? Oh, navré.» Penaud, Sam s'aperçut qu'il était plongé dans ses pensées au point d'être entré dans le hall de l'immeuble sans se rendre compte qu'il avait poussé la porte à tambour. Le garde de sécurité le regardait d'un air interrogateur. Il monta au huitième étage et donna son nom à la réceptionniste. «Cela ne va pas être long», dit-elle. Sam s'installa dans un fauteuil. Abigail et Willard Jennings s'étaient-ils violemment querellés le dernier jour ? se demanda-t-il. Mais cela ne prouvait rien. Il se souvenait d'une époque où il avait menacé de quitter le Congrès, de prendre une situation lui permettant d'offrir à Janice un peu du luxe qu'elle méritait. Elle s'était disputée avec lui, s'était emportée, et quiconque les aurait entendus aurait pensé qu'ils ne pouvaient plus se supporter. Il était possible que la femme du pilote eût assisté à une altercation de ce genre. Willard était peut-être démoralisé, prêt à abandonner la politique, et Abigail ne voulait pas le laisser brûler ses vaisseaux. Sam avait téléphoné à son ami du FBI, Jack Carlson, pour lui demander de retrouver le rapport sur l'accident. «Il y a vingt-sept ans ? ?a risque d'être difficile, avait dit Jack. C'est l'Office national de la sécurité des transports qui s'occupe des enquêtes sur les accidents maintenant, mais à cette époque-là, c'étaient les services de l'Aviation civile qui en étaient chargés. Je te rappellerai.» A 9h 30, Jack avait rappelé. «Tu as du bol, dit-il d'un ton laconique. La plupart des rapports sont détruits au bout de dix ans, mais lorsque des personnalités en vue sont victimes d'un accident, on conserve les comptes rendus d'enquête dans les archives de l'Office de la sécurité. Ils ont gardé des informations qui vont d'Amelia Earhart et Carole Lombard jusqu'à Dag Hammarskjold et Hale Boggs. Mon contact à la Sécurité des transports est Larry Laggiotes. Il a demandé qu'on lui envoie le dossier à son bureau, prends contact avec lui. Il propose que tu le rejoignes vers midi. Il l'examinera avec toi.» «Excusez-moi, monsieur. M. Laggiotes va vous recevoir maintenant.» Sam leva les yeux. Il eut le sentiment que la réceptionniste essayait d'attirer son attention. Je ferais mieux de revenir sur terre, pensa-t-il. Il la suivit dans le couloir. Larry Laggiotes était un homme de forte corpulence dont les traits et le teint coloré rappelaient son ascendance grecque. Ils se saluèrent. Sam fournit une explication soigneusement préparée de la raison pour laquelle il désirait obtenir des renseignements sur l'accident. Larry se renversa dans son fauteuil, les sourcils froncés. «Belle journée, hein ? fit-il remarquer. Mais il y a du brouillard à New York, de la glace à Minneapolis et il pleut à verse à Dallas. Pourtant, dans les prochaines vingt-quatre-heures, il va y avoir dans ce pays cent vingt mille décollages et atterrissages d'avions de ligne, militaires et privés. Et les risques d'accident sont infimes. C'est pourquoi nous ne sommes pas particulièrement heureux quand un avion révisé par un mécanicien expert en la matière, piloté par un pilote hors ligne un jour de bonne visibilité, s'écrase sur une montagne et que l'on retrouve les débris à quatre kilomètres à la ronde dans les rochers. — L'avion de Jennings !» (à suivre...)