Positions n Les dirigeants des trois partis se sont réunis, hier, à huis clos, au siège du MSP pour réitérer leur attachement au pôle créé autour du programme du Président. Accompagnés de cadres de leurs partis, le chef du MSP, Bouguerra Soltani, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem et le SG du RND, Ahmed Ouyahia se sont rencontrés pour finalement réaffirmer leur attachement à l'Alliance présidentielle. Dans son discours d'ouverture, le chef du MSP a annoncé que «la réunion a un caractère interne pour étudier des dossiers, évaluer l'action de l'Alliance et discuter des perspectives à venir». Les chefs des trois partis se sont contentés de rappeler l'importance de l'Alliance créée en février 2004. Lors de son intervention, dans l'objectif de clarifier que le pôle politique n'est pas synonyme de monopole, M. Belkhadem a souligné qu'en dehors du programme présidentiel qui lie leurs formations politiques, chacun est libre dans son action. «Nos partis ne doivent pas s'auto-dissoudre dans l'Alliance», a tenu à préciser le SG du FLN. Les trois dirigeants ont tenté, par la force du verbe, de cacher la réalité, pourtant criante, de leurs divergences sur des questions importantes. Les observateurs avertis et même le simple citoyen ont décelé, au cours de ces derniers mois, des divergences de vues qui vont jusqu'à des attaques par déclarations interposées. Divergences qui auraient été à l'origine même du départ de Ahmed Ouyahia de la tête de l'Exécutif. Ce dernier avait déclaré que «la réunion de l'Alliance vise à évaluer le travail réalisé». M. Ouyahia a ajouté que «l'Alliance présidentielle est restée soudée durant les trois ans d'existence». Pourtant, la réalité est tout autre. Faut-il rappeler la position de l'ex-Chef du gouvernement sur la revendication des travailleurs relative à la revalorisation des salaires et qui consistait à opposer un niet catégorique, alors que les deux autres partis de l'Alliance y étaient favorables ? Faut-il rappeler la position du RND sur la révision constitutionnelle, une des priorités du Président de la République, qui consistait à classer cette révision dans le registre des questions secondaires, alors que le FLN a déjà proposé un projet de Constitution et que les députés de l'APN ont déjà voté une motion de soutien. Ajouter à cela le chantage que tente d'exercer le MSP, dont le chef ne cesse de répéter que son parti ne serait pas concerné par la révision constitutionnelle si le Président de la République ne l'impliquait pas. Récemment encore, les partis de l'Alliance n'ont pas accordé leurs violons sur la question de la prorogation ou non de la date fixée aux terroristes pour se rendre. A ce titre, la position du RND et celle du MSP restent confuses contrairement au FLN qui ne cesse de revendiquer la prorogation du délai au-delà du 31 août. Un membre du MSP nous a confié que l'objectif recherché par la réunion est de trouver un terrain d'entente pour mettre fin aux divergences qui ne font que fragiliser l'Alliance à la veille d'échéances politiques importantes. En attendant la déclaration promise par le chef du MSP, les journalistes sont priés de quitter la salle. Bouguerra Soltani a promis de fermer les portes et les fenêtres de la salle pour bien garder le secret de la rencontre…