La datte algérienne a une histoire millénaire. C'est plus qu'un produit de consommation du fait qu'elle s'érige comme un véritable patrimoine qui assure non seulement des rentrées en devises, mais encore contribue à l'essor de populations entières du Sud. D'où l'intérêt stratégique que revêt cette ressource sur le plan économique et social. Sa préservation et sa promotion hors frontières sont les atouts majeurs pour assurer son évolution. L'Algérie occupe le cinquième rang de production de dattes dans le monde. Cependant, avec 500 000 tonnes produites en 2005 dont 230 000 de deglet nour, la production reste moyenne car les autres variétés recensées, à savoir 1 300 espèces, sont, pour le moment, inexploitées. Ce qui fait que nombre d'experts, de chercheurs et d'opérateurs ont poussé les pouvoirs publics à agir pour une politique d'intensification de la culture dattière et de la mise en valeur du potentiel productif. Le Plan national de développement agricole (Pnda) a permis, néanmoins, de se focaliser sur les moyens de production en tablant sur le soutien matériel et financier aux fellahs et la délimitation des oasis les plus rentables. Ce plan a, dans un premier temps, permis d'augmenter la production qui ne dépassait pas, quelques années auparavant, les 20 000 tonnes. Aujourd'hui, la production s'est suffisamment améliorée pour couvrir les besoins en consommation. Cela dit, il n'existe, jusqu'à présent, aucun circuit fiable de commercialisation. Les producteurs tentent, tant bien que mal, de vendre leurs produits alors que ce n'est pas le rôle qui leur échoit. En sus, les intermédiaires qui foisonnent dans les régions de production sont vus comme de véritables «parasites» qui imposent leur diktat sur ce commerce. Ils décident, selon leurs intérêts, du prix. En l'absence d'une organisation de la filière, c'est l'anarchie du secteur en termes de régulation et d'exportation des dattes. Jusque-là, une trentaine d'exportateurs tentent de se professionnaliser en exportant la datte vers des marchés internationaux. Par ailleurs, les palmeraies algériennes sont menacées par un champignon qui cause de gros dégâts au palmier dattier, source de richesse et de prospérité pour les populations du Sud. Le bayoud, qui progresse avec force, risque de détruire des milliers de palmiers si un plan de lutte efficace n'était pas mis en place pour atténuer ce danger. La solution est partagée entre les différents acteurs qu'ils soient chercheurs, producteurs ou représentants des pouvoirs publics. Le maître mot reste dans la préservation d'une culture qui continue à rapporter de gros bénéfices à l'Algérie, mais aussi permet de mettre en valeur toute l'image du pays.