Vers n Un après-midi consacré à la poésie a eu lieu, hier, à la Bibliothèque nationale. Initié par le Centre culturel italien d'Alger, le récital a réuni des poétesses algériennes (Halima Lamine et Fouzia Laradi) et d'autres venues d'Italie (Elisa Davoglio, Laura Pugno et Lidia Riviello). Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la manifestation culturelle «Alger, capitale de la culture arabe». Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, a expliqué que «de par cette rencontre, il est question de créer une tradition». Et «c'est aussi pour jeter un pont entre les deux rives de la Méditerranée, les rapprocher pour mieux se connaître». «Alger est, le temps d'une année, la capitale de la culture arabe. Cela ne se résume pas uniquement aux pays arabes, mais il s'agit également de chercher comment intégrer l'autre dans cette manifestation et faire partager avec lui cette culture, d'où, en effet, le but de cette rencontre consistant à tisser des liens et à instaurer un dialogue, sachant que la poésie est un discours noble entre les sociétés. Et écouter la poésie, c'est comme écouter ou faire une prière.» Mario Paolini, directeur du Centre culturel italien a, pour sa part, souligné l'importance de ce rendez-vous. «Il s'agit de rencontres et de vagabondages poétiques entre les deux rives de la Méditerranée», a-t-il dit, ajoutant que «les poètes italiens font leur retour, enfin, en Algérie. Ils trouvent un territoire de liberté prêt à les accueillir. C'est aussi pour donner un aperçu de la poésie italienne contemporaine». Il est à souligner que les poèmes des poétesses italiennes lus lors de ce récital ont fait l'objet d'un recueil bilingue (italien et français) ayant pour titre Journal d'Algérie. Il s'agit d'une collection dont le premier numéro est sorti au mois de septembre et qui regroupe les poèmes de Daniela Attansio. Plus tard, chacune des poétesses dont la verve est d'une grande sensibilité a lu des poèmes. C'était une lecture croisée : tantôt en français, tantôt en italien, tantôt en arabe classique et dialectal. Et l'assistance, nombreuse, n'avait pas besoin de comprendre ce qui se déclamait. Puisque la poésie ne peut avoir de langues, ni de frontières, encore moins de nationalité ou de culture. En poésie, l'on n'a pas besoin de comprendre, d'assimiler le sens de l'énoncé, car vouloir le faire, chercher à se référer à la sémantique, c'est ramener le poème à une interprétation réductrice, le dénaturer et le vider de sa valeur esthétique et poétique. L'essentiel dans un récital de poésie, c'est bien de percevoir le poème, le ressentir, s'imprégner de cette charge émotionnelle que comporte un poème, et que le poète s'emploie à partager sentiments et impressions avec son interlocuteur, le public. En poésie, on écoute et on apprécie chaque son, chaque intonation, chaque vibration, chaque musicalité… En poésie, il faut prêter une oreille attentive, un esprit ouvert et un cœur sincère pour saisir l'essence même du poème.