La production nationale de boissons ne répond pas à certaines normes de consommation, ce qui constitue parfois un danger pour la santé. Ainsi sur 1 260 échantillons de boissons contrôlés dans les laboratoires en 2005, 423 ne répondent pas aux normes de qualité. Ce qui explique que «sur dix bouteilles consommées, quatre sont de qualité douteuse et peuvent présenter un danger pour les consommateurs». Ces révélations de Ouali Yahiaoui, représentant du ministère du Commerce, tirent la sonnette d'alarme sur un secteur où la consommation est l'une des plus importantes sur le marché national. Lors d'une rencontre qui a regroupé, hier, à Alger, les fabricants de boissons, de sucre et les représentants du ministère du Commerce, les professionnels de la boisson ont mis en relief les dysfonctionnements du secteur notamment au niveau des importations des boissons et sodas en Algérie, relevant «un manque flagrant de contrôle» au niveau des frontières. Selon eux, «les contrôles devraient se faire de façon plus rigoureuse à l'importation car il y va de la santé des consommateurs». Mais pour le représentant du ministère du Commerce, c'est «l'Etat qui veille à la santé des consommateurs». S'inscrivant en faux avec les déclarations des professionnels, il a souligné que «les produits importés sont traités et contrôlés au même titre que les produits alimentaires et un prochain décret élargira ce contrôle aux produits industriels». Il a donc fait appel aux producteurs pour améliorer la qualité de leurs produits au lieu de dénigrer le rôle de l'Etat en matière de contrôle. Selon lui, «il faut continuer sur cette lancée et l'Etat est disposé à vous aider dans toutes vos démarches, du processus de fabrication à l'acte d'exporter». Quant aux producteurs de boissons, ils ont été unanimes à relever «l'absence de stratégie dans le secteur et la faiblesse des aides de l'Etat accordées aux exportateurs». Il faut savoir que le secteur des boissons représentait un chiffre d'affaires de 34 milliards de dinars en 2004 et emploie actuellement 15 000 travailleurs. Sa production est assurée par 35 unités pour les eaux minérales, 235 pour les eaux gazeuses et 44 pour les jus en plus des 800 embouteilleurs. D'autres sources indiquent qu'il y a actuellement plus de 1 400 producteurs de boissons qui se partagent le grand marché algérien.