Ce marché est miné par le prix du sucre qui a subi une augmentation «non justifiée et mal répercutée». Sur 1260 échantillons de boissons contrôlés, en 2005, dans les laboratoires, 423 ne répondent pas aux normes de qualité requise. Ce qui donne le chiffre de «4 contenants sur 10 sont de qualité pour le moins douteuse pouvant présenter un danger aux consommateurs». Cette révélation a été communiquée mercredi soir par le représentant du ministère du Commerce, Ouali Yahiaoui, aux professionnels d'Alger qui activent dans le domaine des boissons. Regroupés à l'hôtel Mercure par le magazine Algérie Entreprise, l'hebdomadaire Le Point économique et l'agence de communication Kalima, ces opérateurs ont, lors d'une soirée-débat sur le marché des boissons, dressé un état lucide des lieux. Ce marché est miné par le prix du sucre qui a subi une augmentation «non justifiée et mal répercutée» sur le prix de la limonade en Algérie, ont estimé ces professionnels composés de fabricants de boissons et de sucre, qui représentent 90% du marché, et des représentants du ministère du Commerce. Dans un débat transparent et riche, ils ont tenté de mettre à nu les données réelles et les enjeux de cette industrie très lucrative où il y a beaucoup à «boire»...et à manger! La santé du citoyen semble «négligée» par les importateurs de boissons et sodas pour cause de «non-conformité» aux normes nationales et internationales, ont regretté des intervenants. L'un d'entre eux, qui a cité un pays voisin, a fait remarquer que placer un produit non normalisé dans ce pays relève de l'impossible. Les participants n'ont pas manqué de dénoncer le dysfonctionnement du secteur en particulier au niveau des importations des sodas et boissons. Ils relèveront par exemple l'absence de contrôle avéré aux frontières. Il y va de la santé du citoyen préviennent-ils. Cependant, viendra éclaircir le représentant du ministère du Commerce, Ouali Yahiaoui, en sa qualité de directeur de la régulation, la qualité et la diversité des produits liquides consommables sont en progrès qualitatif constant. Fini par exemple, les emballages douteux des contenants. L'Etat est disposé à aider les candidats à l'exportation dans leurs démarches de promotion de leurs produits à l'exportation. Cela comme mesure incitative pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures qualifiées par d'aucuns comme «insignifiantes, sinon inexistantes». Mettant l'accent sur le contrôle des boissons importées, le représentant de l'Etat Yahiaoui infirme les déclarations accusatrices des intervenants à ce sujet. Il soulignera que «les produits importés sont traités et contrôlés au même titre que les produits alimentaires, et un prochain décret élargira ce contrôle aux produits industriels». Rappelant que «l'Etat veille à la santé des consommateurs», Yahiaoui a invité les producteurs à améliorer la qualité de leurs produits au lieu de «dénigrer systématiquement» l'Etat qui joue un rôle de régulateur du marché, notamment en matière de contrôle sanitaire. Le secteur des boissons a présenté un chiffre d'affaires de 34 milliards de DA en 2004 et emploie quelque 15.000 travailleurs en Algérie. La production est assurée par 35 unités pour les eaux minérales, 235 unités pour les eaux gazeuses, 44 unités pour les jus en plus de 800 emboutisseurs. Une hausse de 7% est attendue en 2008 par le marché qui produira 19 millions d'hectolitres contre 17 millions/hl en 2004. Sur 1400 entreprises enregistrées, 430 sont réellement productrices, le reste exerce sans contrôle, a encore affirmé Yahiaoui.