Refus n Hamas a défié, vendredi, le président Mahmoud Abbas en persistant dans son refus de toute reconnaissance d'Israël, mais a proposé une «trêve de 10 ans» à l'Etat hébreu qui l'a immédiatement rejetée. Cette réaffirmation par le Hamas, à la tête du gouvernement, de sa position risque de compliquer encore son dialogue avec le Fatah de M. Abbas en vue de la formation d'un cabinet d'union nationale. Il est interrompu depuis une semaine par M. Abbas après le refus du Hamas d'assouplir ses positions. Le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, un dirigeant du Hamas, s'est borné à affirmer son acceptation «d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 en échange d'une trêve» et non d'une vraie paix dans le conflit entre Israéliens et Palestiniens. «Le gouvernement d'union nationale n'a pas, dans son programme politique, une reconnaissance d'Israël. Le gouvernement et le mouvement Hamas seront contre la reconnaissance d'Israël, a précisé son conseiller Ahmed Youssef. «Notre position, pour résoudre la crise, est une trêve de 10 ans qui est profitable à la stabilité et à la prospérité» de la région, a ajouté M. Youssef, soulignant que les «Israéliens doivent se retirer des territoires palestiniens occupés en 1967». Il a assuré que les «islamistes ne feraient pas partie et ne dirigeraient pas un gouvernement qui reconnaîtrait Israël». Mais le porte-parole du gouvernement Hamas, Hamad Ghazi, s'est dit confiant dans la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale. «Il y aura une importante réunion quand Mahmoud Abbas rentrera (de New York) et nous éclaircirons ses déclarations à l'ONU. J'espère que nous arriverons à un projet acceptable et nous compléterons avec lui les discussions sur le gouvernement qui sera formé par Ismaïl Haniyeh», a-t-il indiqué. Du haut de la tribune de l'ONU à New York jeudi, M. Abbas a affirmé, en revanche, que tout nouveau gouvernement palestinien reconnaîtrait Israël. «Tout nouveau gouvernement respectera les engagements pris dans les accords par l'OLP et l'Autorité palestinienne, notamment les lettres de reconnaissance mutuelle datées du 9 septembre 1993 échangées par les défunts Yasser Arafat et Yitzhak Rabin», a assuré M. Abbas.