Danger n Les mutations rapides auxquelles les pouvoirs publics n'étaient pas préparés vont entraîner une série de dysfonctionnements, de maux de diverses formes qui sont de nature à créer le terreau d'une explosion sociale. Une des caractéristiques du phénomène d'urbanisation, en Algérie, réside dans la forte concentration de populations, ce qui a eu des répercussions multiples sur le comportement du citoyen. La violence urbaine difficilement contrôlable, l'indifférence et l'individualisme ont fait leur apparition, se traduisant par une dégradation du bâti. Nos villes souffrent en premier lieu de défaillances au plan de l'urbanisme et de l'architecture et de la maladie des grands ensembles, mais ces éléments ne sont pas les seuls facteurs aggravants de la situation. Le chômage, le sous-emploi, le déficit des services publics et l'absence de politique de solidarité et de proximité au niveau du quartier achèvent de donner aux grands ensembles le caractère de répulsion et d'exclusion qui fonde la malvie. Les mutations rapides auxquelles les pouvoirs publics n'étaient pas préparés à faire face vont entraîner une série de dysfonctionnements, de maux de diverses formes qui, sans une réelle prise en charge, sont de nature à créer le terreau d'une explosion sociale. Cette concentration de problèmes s'exprime principalement par la délinquance, la violence et la drogue, faits d'autant plus alarmants qu'ils se manifestent chez les plus jeunes et dans les quartiers en rupture sociale. Ces jeunes, en proie au désespoir, issus de familles nombreuses, vivent dans les logements exigus et insalubres, faisant partie des vastes ensembles de zones d'habitat sans aménagements ni équipements urbains, sans services publics, et ont le sentiment d'être abandonnés, livrés à eux -mêmes. Face à l'affaiblissement des repères sociaux traditionnels (la famille, l'école, l'Etat), les autorités apparaissent sans imagination, sans cohérence et sans politique. Souvent, elles cèdent aux actions ponctuelles et sans lendemain, exacerbant ainsi les blessures et développant chez les jeunes désillusion et déception. Concernant cette croissance urbaine et ses conséquences, plusieurs interrogations s'imposent. Le processus de dégradation va-t-il encore s'accentuer et est-il réversible ? Les effets induits sont-ils contrôlables ? Quels paramètres faut-il privilégier pour stopper le processus de dégradation urbaine ? Dans tous les cas de figure, la ville possède ses propres vibrations et les mouvements qui la traversent retentissent avec des intensités différentes sur l'état d'esprit de ses habitants, quand ils n'exercent pas cumulativement une action amplificatrice des phénomènes.