Résumé de la 6e partie n La fillette n'a pas trouvé d'eau. Elle ne lavera donc pas son linge et elle ne recevra pas de salaire. Elle ne pourra pas acheter à manger.. Elle marche longuement, résistant héroïquement à l'implacable soleil qui brûle tout ce qui vit dans le désert. A bout de forces, elle arrive devant le barrage qui doit porter son nom et au bord duquel est construit un édicule dédié à quelque saint, depuis, oublié. — Je ne peux plus avancer, se dit-elle, je vais me reposer un peu ! Elle aurait aimé trouver un morceau de galette à grignoter ou quelques dattes à croquer, mais elle n'a absolument rien. Elle soupire. — Mon Dieu, soutiens-moi ! C'est alors qu'elle remarque le ballot de linge. — Mon Dieu, se dit-elle, je ne l'ai pas lavé, les gens qui me l'ont confié vont être furieux contre moi, ils ne voudront plus me payer et peut-être même vont-ils refuser de m'employer ! Je n'aurais plus aucune ressource ! Or, ce linge, c'est son gagne-pain, qu'on vienne à le lui enlever et elle ne pourra plus manger, elle mourra de faim ! Elle regarde la colline de sable qui fait barrage et elle se dit. — S'il y a un barrage ici, c'est que le fleuve passe par là ! Elle se penche, dans l'espoir d'apercevoir quelque flaque d'eau. En vain. Comme partout ailleurs, le sol est brûlé par la forte canicule qui pèse sur la Vallée depuis plusieurs semaines. Pas une seule trace d'eau ! La fille alors, dans un élan de foi sincère, lève les bras au ciel et s'écrie. — Ô mon Dieu, aide-moi ! Le ciel est pur, sans aucun nuage. Mais la fille continue. — Notre Seigneur, ouvre les vannes du ciel et fais tomber des trombes d'eau sur ce pays brûlé par la sécheresse ! Elle lève une seconde fois les bras et lance une deuxième invocation. — Seigneur, faites que mon père qui est parti depuis si longtemps, se souvienne de moi et revienne au pays ! Et elle fait une troisième invocation : — Notre Seigneur, faites qu'un garçon pieux et honnête vienne demander ma main, que je fonde avec lui un foyer et que je vive heureuse ! Elle se rassoit. Elle a fait ses vœux : sa foi est si grande qu'elle ne doute pas un instant que le Dieu allait l'exaucer. Le ciel qui était jusque-là clair et sans nuage, se couvre aussitôt en amont de l'oued. La fille lève les bras au ciel. — Ô mon Dieu, que Tu es Généreux ! En quelques instants le ciel se zèbre d'éclairs et le tonnerre retentit comme le roulement de mille tambours. Et la pluie se met à tomber sur l'oued. Ce ne sont pas des gouttelettes, comme il en tombe, habituellement, en période de fortes sécheresses, mais des trombes, des colonnes qui tournent sur elles-mêmes à une vitesse si grande qu'on a le tournis en les regardant. (à suivre...)