Résumé de la 157e partie n Tout s'arrange entre Pat et Sam Kingsley. Alors qu'elle s'apprête à monter dormir, il l'appelle encore. Une planche craque, sur le palier du premier étage… Les appliques en forme de torchères fixées au mur éclairaient imparfaitement le couloir. Au moment où elle allait entrer dans sa chambre, prise d'une impulsion, Pat pivota sur elle-même et se dirigea vers l'arrière de la maison. Elle marcha délibérément sur la planche mal ajustée et l'écouta craquer distinctement. Je jurerais avoir entendu ce bruit. Elle pénétra dans son ancienne chambre. Ses pas résonnèrent sur le plancher nu. La pièce était mal ventilée et étouffante. La porte de la chambre d'invités était légèrement entrouverte. Il faisait plus frais à l'intérieur. Elle sentit un courant d'air et se dirigea vers la fenêtre. Elle n'était pas complètement fermée en haut. Elle essaya de la remonter, puis s'aperçut que le cordon était cassé. Voilà la raison, pensa-t-elle. Le courant d'air est suffisant pour faire battre la porte. Malgré tout, elle ouvrit la penderie et parcourut du regard le linge et la literie sur les étagères. De retour dans sa chambre, elle se déshabilla rapidement et se glissa dans son lit. Elle était ridicule d'être aussi nerveuse. Penser à Sam, penser à la vie qu'ils allaient partager. Sa dernière impression avant de s'endormir fut encore l'étrange sensation de ne pas être seule. C'était inexplicable, mais elle était trop fatiguée pour s'y attarder. Avec un soupir de soulagement, Catherine Graney mit l'écriteau «fermé» sur la porte de son magasin. Pour un lendemain de Noël, les affaires avaient particulièrement bien marché. Un touriste du Texas avait acheté la paire de chandeliers en porcelaine de Rudolstadt, les tables de jeu en marqueterie et le tapis de Stouk. Une vente excellente. Catherine éteignit les lumières du magasin et monta dans son appartement, son chien Sligo sur les talons. Elle avait disposé les bûches dans la cheminée ce matin. Elle approcha une allumette du papier sous le petit bois. Sligo s'installa à sa place préférée. Dans la cuisine, elle commença à préparer son dîner lorsque son fils George viendrait la semaine prochaine elle prendrait plaisir à cuisiner de bons repas, mais aujourd'hui, une côtelette et une salade lui suffisaient amplement. George lui avait téléphoné la veille pour lui souhaiter un joyeux Noël et lui annoncer la bonne nouvelle. Il avait été nommé major. «Vingt-sept ans et déjà une feuille de chêne ! s'était-elle exclamée. Dieu sait si ton père serait fier !» Catherine fit griller sa côtelette. Raison de plus pour empêcher Abigail Jennings de salir plus longtemps le nom de George senior. Elle se demanda ce qu'elle avait pensé de la lettre ; elle l'avait écrite et corrigée cent fois avant de la poster la veille de Noël : «J'exige qu'à l'occasion de cette prochaine émission, vous fassiez connaître publiquement qu'il n'y a jamais eu l'ombre d'une preuve imputant l'accident mortel de votre mari à une erreur de pilotage. Cesser de salir la réputation de George Graney ne suffit pas : vous devez rétablir l'exactitude des faits. Si vous ne le faites pas, je vous attaquerai en diffamation et je révélerai la vérité sur vos rapports avec Willard Jennings.» (à suivre...)