Echaudée par les scandales qui ont secoué la place bancaire nationale ces dernières années, la Banque d'Algérie vient de mettre en place un nouveau dispositif pour la création de banques privées que d'aucuns qualifient de «rigoureux». Pour le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhelfa, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, ce dispositif, «qui est à même de permettre une expansion de la place bancaire nationale», définit les éléments de base qui doivent être réunis pour la création de banques et établissements financiers privés. Beaucoup d'éléments nouveaux relatifs au niveau de l'actionariat de référence et du capital exigé pour la création d'une banque, lequel passe de 500 millions à 2,5 milliards de dinars, la qualité des actionnaires, la maîtrise du métier et la visibilité des plans stratégiques de la banque y ont été introduits, selon M. Benkhelfellah. Le nouveau dispositif élaboré par le Conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d'Algérie est une «amélioration du dispositif existant jusque-là», poursuivra-t-il, soulignant au passage que les conditions de création de banques et établissements financiers privés ont évolué depuis 1990. Pour lui, «les banques de petite taille, sans professionnalisme, et les institutions financières qui n'ont pas une visibilité sur le marché n'ont pas d'avenir dans notre pays». Interrogé sur les dispositions qui ont été prises par les pouvoirs publics pour éviter que des scandales financiers tel celui de la banque Khalifa ne se reproduisent à l'avenir, le délégué général de l'Abef fera savoir que la place bancaire nationale est assez sécurisée depuis que le capital nécessaire pour la création de banques et autres établissements financiers ait été revu à la hausse et que des dispositifs de contrôle permettant d'anticiper les risques ont été mis en place à différents niveaux. Sur un autre plan, M. Benkhelfellah a indiqué que le taux de bancarité dans notre pays est en constante progression, citant notamment l'exemple des comptes bancaires dont le nombre est passé à 20 millions en l'espace de quelques années.