Résumé de la 7e partie n Le commissaire enquête auprès du médecin de Pierre Verdier, qui lui fait part de son inquiétude et s'apprête à lui dévoiler le secret de ce dernier. Le médecin ajouta : «Justement, après le bombardement, dans le camp où il était, est arrivé un médecin nazi. Ce fou leur a parlé d'une vaccination générale. Tout le monde, dans ce camp, était vacciné contre toutes les maladies possibles... Enfin bref, le médecin, si on peut appeler ça un médecin, décide une vaccination générale. Tous en rang et pas de discussion, vous voyez le genre. Sur la nature du vaccin, on ne sait rien, rien non plus de l'infection qu'il serait censé éviter... Tout le monde a donc droit à une mystérieuse piqûre. Et on n'y pense plus. Seulement, quelques mois plus tard, Michel Verdier et ses camarades ressentent des douleurs au bas-ventre. Des douleurs étranges, paralysantes... Michel Verdier est venu me voir quand il est rentré de déportation. J'ai tenté de le soigner, il m'a parlé de ses camarades, certains sont venus me voir aussi, sur ses conseils. Je ne peux pas grand-chose, j'essaie de soigner, certains ont l'air de se remettre, mais Michel Verdier était le cas le plus grave. Il est venu me voir récemment, il se fiançait... Il avait peur. — Et alors ? de quoi ? — Là commence le secret professionnel, commissaire. Je ne peux pas vous en dire plus. Sauf ce qui me concerne personnellement en tant qu'homme. J'ai été contraint, en tant que médecin, j'insiste, de lui dire que malheureusement je ne pouvais rien pour lui... médicalement. Ce que je regrette, en tant qu'homme, c'est de ne pas avoir compris l'autre homme. Ce garçon m'a donné l'impression de prendre la chose avec résignation... vous me comprenez, avec caIme. Une façade. Et vous me dites qu'on l'a retrouvé dans la Seine, c'est que je n'ai rien compris. — Auriez-vous compris que ça n'aurait rien changé... Gardez votre secret médical, docteur. Je le connais. On m'en a parlé. Je n'y ai pas pensé tout de suite, mais une prostituée m'a dit qu'il s'était sauvé ce soir-là. Alors je comprends tout. Un garçon de vingt-cinq ans, rendu impuissant à vie par la piqûre d'un médecin nazi... c'est bien ça... Il tombe amoureux d'une fille superbe. Il se fiance, il espère peut-être, puis il n'espère plus, après sa visite chez vous... Il tente l'impossible, se donner une preuve, avec une fille des rues, regarder la réalité en face... Ia vérifier... Et il comprend brutalement qu'il ne pourra jamais… Vous savez ce que je pense ? A sa place, j'aurais fait pareil. Peut-être pas la Seine… Mais à vingt-cinq ans, savoir qu'on n'est plus un homme, qu'on ne le sera jamais... c'est la mort avant l'heure. — La famille ? — S'il n'a rien dit, et si on ne m'y oblige pas pour classer le dossier, pas un mot.» Et la famille savait. Sans savoir. Pas vraiment, pas dans le détail, pas l'irréparable... Tant il est difficile d'admettre l'horreur.