Zahia a bénéficié d'un logement à la cité Sidi Bennour il y a trois ans, dans le cadre du social. Elle réside dans un quartier d'Alger-Centre, où elle occupe un F1, prêté par sa sœur, humide et insalubre, avec ses cinq filles et son mari. Ce dernier a fait une dépression à la suite de son emménagement à la cité Sidi Bennour ; avec sa famille, il attendait impatiemment ce logement, «la délivrance», dira Zahia. «Une fois installés, à l'approche de la rentrée des classes, j'ai vu qu'il n'y a pas d'école sur place ni de collège.» Elle a choisi de demeurer encore une année seulement dans ce F1. Zahia nous dit : «Mes filles refusent d'emménager à Sidi Bennour car elles ont peur. C'est le désert, il n'y a aucune commodité, pas d'écoles ni de transport.» Elle notera : «J'ai tant couru moi et mes voisins auprès de l'APC d'Alger-Centre pour atterrir dans un endroit isolé de tout.» Zahia a tous ses effets à Sidi Bennour car elle doit emménager à la fin de l'année scolaire ; de plus, elle avait peur qu'on lui retire son logement. Bien qu'elle redoute les vols, nombreux à la cité, elle n'a nullement le choix. Le budget de la famille de Zahia est une retraite de 10 000 DA par mois. Payer les charges pour deux logements lui revient très cher.