Rencontre n L'Algérie participera à la 7e édition du Festival du monde arabe de Montréal (Canada), organisé du 26 octobre au 18 novembre 2006. Placée sous le thème de «prophètes rebelles, la rencontre est toujours possible», la manifestation comprend plusieurs volets : arts de la scène, salon de la culture et cinéma. Ce festival a pour but de donner la parole à des artistes, penseurs, scientifiques, philosophes et autres créateurs, et interroge autant les prophètes du sacré que les prophètes de la modernité. À travers le chant et la musique, le théâtre, la danse, la poésie, la réflexion et diverses autres formes d'expression, de développement et de propagation de connaissances, l'édition 2006 du festival donne la parole à ceux et celles qui tentent de rassembler les gens autour du Beau et du Possible. Mohamed Arkoun, penseur et professeur émérite d'histoire de la pensée islamique à la Sorbonne (Paris) et Slimane Benaïssa, auteur et dramaturge, aux côtés de Serge Bouchard, anthropologue et auteur québécois, animeront la première table-ronde sur le thème «Prophètes du XXIe siècle» prévue le 28 octobre. Il s'agira pour eux d'interroger le vivre-ensemble dans sa réalité contemporaine, interrogation qui ne peut se faire qu'autour de ce fondateur-créateur d'une unité annoncée, qu'il soit prophète d'une religion ou d'une salle de spectacles, qu'il soit prophète du sacré ou prophète dans la sphère humaine, c'est-à-dire le philosophe, le savant, le religieux ou l'artiste capable de réenchanter la vie, de refaire la communauté, de réhabiliter l'homme et de lui rendre sa joie et ses espoirs. Le professeur Arkoun animera également une conférence sur le thème «Mille et un Islam», le 31 octobre, pour exposer et expliciter les grandes diversités des expériences de la religion musulmane Pour sa part, Sliman Benïssa donnera en première, le 29 octobre, sa nouvelle pièce Le 100e nom de Dieu, une œuvre conçue spécialement pour la 7e édition du Festival du monde arabe. Côté musique, l'Algérie est aussi représentée par le groupe El Ferda de Kenadsa qui introduira les rythmes du sud algérien et de leur région la Saoura où se mêlent chants soufis, med'h, haouzi aux rythmes africains du diwan, gnaoui ou hadra et où résonnent guembri, djembo, derbouka, bendir, violon ou banjo tout en ressuscitant une musique ancestrale d'un lieu mythique que sont les cités glorieuses du sud algérien. Soufi Tronic est un autre spectacle ou le luthiste algérien Mehdi Haddad offrira avec le Tunisien Smadj un spectacle de musiques mettant à l'honneur le ‘oud (luth) comme instrument présentant une sonorité particulière et de plus en plus à la conquête des clubs et des cercles de musiques dans le monde. Khalida Azzouza, Québécoise d'origine algérienne, donnera un concert, le 31 octobre, aux couleurs de la Méditerranée musicale, avec des textes satiriques et des mélodies tissées aux sonorités arabo-tzigano-jazzo-accoustiques. Au chapitre cinéma figure un film de Nadia Zouaoui. Le voyage de Nadia est le récit de l'auteur elle-même qui revient dans son village natal, Tazmalt, après une absence de 16 ans. Elle y raconte ses souvenirs de femme en Algérie et ce qu'elle est devenue au Québec, un parallèle entre deux mondes, deux cultures, deux modes de vie et deux façons de voir et de vivre la réalité.