Attraction n Durant les nuits de ramadan, vélo et moto tiennent agréablement la vedette. A Bachdjarah, Kouba, Belouizdad, Hussein Dey et Bab El-Oued, pour ne citer que les quartiers les plus populaires, les quelques minutes qui viennent après le f'tour sont réservées aux «rallyes» improvisés par des jeunes qui sortent leurs «engins» qu'ils louent à raison de 25 DA le tour pour le vélo et 50 DA pour la moto. Mais ce sont avant tout des engins qui apportent aussi un gros lot de risques pour les piétons et les automobilistes qui peuvent être à tout moment à la merci d'une ribambelle de jeunots aussi fous qu'audacieux. En quelques jours de location seulement, Djamel a déjà amassé une petite fortune en devenant l'un des «boîtes de location» les plus prisées de Kouba. «J'ai une Vespa, bonne occasion, que je loue toute la nuit. Je n'ai pas de problème de clientèle. Car après le f'tour, les jeunes aiment faire les fous sur la route et ils ne se privent pas de mettre la main à la poche. En revanche, le problème qui me gêne c'est le voisinage et la police. Ils sont tout le temps derrière nous», dit-il. Certains cherchent même à imiter le champion du monde, l'Italien Valentino Rossi, en reproduisant les folles manœuvres qui ont fait sa célébrité. L'idée de faire des «rallyes» et des «grands prix» n'a pourtant rien d'ingénieux. Djamel, chômeur depuis des années mais qui est un homme à tout faire avec les deux mains, dit avoir fait ce choix car «les jeunes aiment les motos et ne se soucient pas du danger. Ils sont toujours prêts à payer le prix. Moi, j'ai la moto qu'il faut, alors pourquoi ne pas amortir son prix et gagner beaucoup d'argent avec ?». Comme lui, bon nombre de jeunes dont le seul capital est une moto ou un vélo acheté au prix de plusieurs mois d'économies, ont trouvé dans la location le meilleur moyen de gagner de l'argent et de tuer le temps en même temps. Seulement, ce «métier» saisonnier n'est pas sans risque pour les propriétaires des engins de nuit. En effet, ces derniers ne sont pas à l'abri d'une descente de la police qui fait une virée dans les parages pour rétablir le calme, au grand soulagement d'un voisinage fou furieux.