Puissance n Pyongyang a pris de court tout le monde en procédant à son essai nucléaire et les «grands» se concertent pour une riposte. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et le Japon doivent se réunir ce mardi à New York pour continuer à discuter des propositions américaines et japonaises de sanctions. Hier, à l'issue de premières consultations d'urgence, le Conseil de sécurité a fermement condamné l'essai effectué en dépit d'une mise en garde de l'ONU il y a quelques jours. Le gouvernement sud-coréen a estimé ce matin «authentique» l'essai nucléaire mais a précisé qu'il ne reconnaissait pas encore le Nord comme une nouvelle puissance nucléaire mondiale. Juger du succès de l'essai «sera possible dans environ deux semaines», a précisé le principal conseiller présidentiel à la sécurité. De nombreux pays ont observé des signes de séisme artificiel en provenance du nord-est de la Corée du Nord, où serait situé le site de l'essai, mais sans pouvoir confirmer qu'il s'agissait d'un test nucléaire. La Maison-Blanche a estimé que deux jours pourraient être nécessaires afin de confirmer formellement l'authenticité du test. La Corée du Sud a placé en état d'alerte ses 650 000 soldats et le président sud-coréen Roh Moo-hyun multipliait les consultations politiques afin d'établir la réponse «ferme» qu'il a promise au Nord. Le gouvernement japonais a, quant à lui, de nouveau appelé, ce matin, à une résolution «invoquant le chapitre VII» (de la Charte de l'ONU), qui prévoit notamment l'usage de la force, a déclaré le porte-parole du gouvernement Yasuhisa Shiozaki. Le Japon, qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci, «cherche à obtenir une réponse rapide», a répété le Premier ministre Shinzo Abe. L'essai nord-coréen «signifie que la technologie et le matériel nucléaires eux-mêmes vont proliférer et pas uniquement dans cette région», a expliqué le chef de la diplomatie nippone, Taro Aso. Le projet de résolution à l'ONU «condamne le test nucléaire», «exige le retour immédiat et sans conditions préalables de la Corée du Nord aux pourparlers à six» et son «retour au sein du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et aux garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea)». Les pourparlers à six (Chine, les deux Corées, Etats-Unis, Japon, Russie), qui visent à faire abandonner son programme nucléaire militaire à la Corée du Nord, sont boycottés par Pyongyang depuis novembre 2005 pour protester contre des sanctions bancaires américaines. Le projet de résolution exige également «l'abandon par Pyongyang de son programme d'armement nucléaire et de ses programmes nucléaires» et en termes de sanctions, ce document prévoit un embargo sur les armes et «le gel des avoirs ou ressources financiers à l'étranger liés à ces activités».