Assurance n Pyongyang ne semble pas perturbé par la menace de sanctions internationales. «Si des sanctions d'envergure sont décrétées, nous les assimilerons à une déclaration de guerre», a mis en garde, ce matin, un responsable non identifié, cité par l'agence sud-coréenne Yonhap, s'exprimant à Pékin. Il avertira : «Plus la pression sera importante, plus notre niveau de réponse sera élevé.» Interrogé sur un éventuel deuxième essai nord-coréen, évoqué ce matin par la presse nippone, mais démenti ultérieurement, le responsable a déclaré n'avoir aucune information à ce sujet. «Quoi qu'il en soit, nous n'avons pas de raisons de dissimuler un nouvel essai nucléaire», a-t-il dit. Mais, a-t-il précisé, un hypothétique second essai imposerait du «discernement politique et diplomatique». Néanmoins, la décision de procéder à un nouvel essai nucléaire dépendra de la politique des Etats-Unis envers Pyongyang, a affirmé, pour sa part, le numéro deux nord-coréen Kim Yong-nam dans une interview publiée par l'agence de presse japonaise Kyodo. «La question des futurs essais nucléaires est liée à la politique américaine à l'égard de notre pays», a déclaré Kim à Kyodo. «Si les Etats-Unis persistent dans leur attitude hostile et font pression sur nous de différentes façons, nous n'aurons d'autre choix que d'entreprendre d'autres actions physiques pour y faire face», a-t-il menacé. Il assurera : «Même si les sanctions économiques s'aggravent de jour en jour, notre économie en général a amorcé un cycle de croissance.» Pour sa part, l'ancien président sud-coréen, Kim Dae-jung, a accusé, ce matin, George W. Bush d'avoir conduit à l'actuelle crise nucléaire nord-coréenne. «L'essai nucléaire de la Corée du Nord a prouvé que la politique américaine à l'égard du Nord a été mal pensée», a déclaré Kim lors d'un discours. «Les Etats-Unis doivent dorénavant ne pas chercher à provoquer un changement de régime (à Pyongyang), mais s'engager dans un accord donnant-donnant avec le Nord», a-t-il estimé. L'ancien président sud-coréen avait presque réussi avec l'ancien président Bill Clinton, à mettre fin à la crise au nord. «On était tout proche de réussir, mais l'administration Bush est arrivée et a rejeté l'accord, ne faisant que provoquer l'échec d'aujourd'hui», a-t-il regretté. «Les Etats-Unis pourraient ne pas reconnaître à la Corée du Nord le statut de puissance nucléaire et continuer sur la voie des pressions et des sanctions économiques, mais cela ne fera que pousser la Corée du Nord vers davantage d'actes de provocation», a-t-il averti. Selon lui, «la manière la plus souhaitable de dénouer la crise est d'entamer un dialogue entre le Nord et les Etats-Unis».