Les conditions de vie sont particulièrement pénibles pendant le mois de ramadan pour les retraités. Les plus exposés à ce quotidien difficile sont ceux qui touchent moins de 7 000 DA. Face à la flambée des prix des produits alimentaires, les retraités gèrent leurs pensions au compte-goutte et doivent se débrouiller au mieux durant ce mois sacré. Les retraités restent la catégorie sociale la plus fragile. Avec des pensions qui frisent parfois le ridicule, ils sont confrontés à la dure situation économique avec ses aléas sur l'érosion des salaires, la chute du pouvoir d'achat et l'insuffisance de la protection sociale pour les couches déshéritées. C'est pendant le mois de ramadan que leurs conditions de vie sont le plus éprouvantes. Avec moins que le Snmg, la catégorie du troisième âge n'arrive pas à joindre les deux bouts. Les retraités vivent quotidiennement le calvaire des hausses des prix des produits, la bureaucratie quand il s'agit de se faire soigner ou se faire rembourser ses médicaments, la marginalisation parfois dramatique, l'horrible solitude et le sentiment d'être incompris. La catégorie la plus vulnérable reste celle qui touche de maigres pensions mensuelles avoisinant les 7 500 DA ; c'est le cas de 300 000 personnes. Même ceux qui perçoivent 10 000 DA ne sont pas à l'abri de la précarité. Une allocation difficilement gérable pour l'équilibre des dépenses. Pour mettre un bémol à cette situation, l'Etat a mis en œuvre une série de dispositions dont la plus historique a été saluée par tous les retraités. En effet, le président de la République a lui-même instruit, par le biais d'une ordonnance, la revalorisation à des seuils plus ou moins important de toutes les catégories de retraités. Cette mesure a commencé à être appliquée dès le 1er juillet dernier. Mais la réalité du terrain dément l'euphorie qui a fait espérer tant de retraités. Ainsi, la Fédération nationale des retraités (Fntr) est montée au créneau, dès le début du mois de jeûne, pour dénoncer les lenteurs inexpliquées de l'administration et les attitudes discriminatoires à l'égard des pensionnés percevant de faibles montants. Le patron de la Centrale syndicale n'a pas hésité à rappeler sévèrement à l'ordre certaines administrations, avant de les accuser de négligence. Ce qui suscite la fureur des syndicalistes, c'est le non-respect par l'administration des décisions du chef de l'Etat. Pour sa part, le ministre du Travail a dénoncé ces allégations qu'il a qualifiées «d'erronées». Selon lui, tous les retraités ont perçu leurs pensions dans le cadre de la revalorisation. Ils sont, selon les déclarations du ministre, près de 900 000 à avoir donc obtenu sans embûches leur pension de 10 000 DA. Mais la polémique entre le syndicat des retraités et le ministère du Travail continue sans pour autant apaiser l'atmosphère, pour des personnes qui n'attendent qu'une fin heureuse.