Tragédie n Dans un récent rapport, le coordinateur humanitaire de l'ONU, Jan Egeland, a estimé que les violences tuaient en moyenne une centaine de personnes chaque jour, obligeant un millier d'autres à prendre la fuite. Malgré les différents plans de sécurité concoctés par les stratèges US et le gouvernement irakien, les violences continuent de faire des dizaines de morts par jour en Irak, où les trois premières semaines du mois de jeûne musulman du ramadan ont été particulièrement sanglantes. La police a annoncé, lundi en soirée, la découverte de 67 corps à Bagdad, dont les deux tiers dans l'ouest à majorité sunnite de la capitale et les autres dans l'est chiite. Certaines victimes portaient des traces de tortures. Dans un déchaînement de violences lors du week-end dans la région de Balad, à 75 km au nord de Bagdad, enlèvements de chiites et représailles contre les sunnites avaient fait environ 80 morts et disparus En début de soirée, à la rupture du jeûne, deux voitures piégées ont explosé dans le quartier à majorité chiite d'Ur à Bagdad, tuant vingt personnes. Quinze personnes avaient péri auparavant dans l'explosion d'une voiture piégée à Saouira, à 60 km au sud-est de Bagdad. Au moins quinze personnes sont mortes dans une série d'attaques dans et au nord de Bagdad. Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, est sous la pression de Washington pour désarmer les milices, accusées d'implication dans les violences confessionnelles. Mais il a annoncé que leur démantèlement ne commencerait qu'«à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine». «Cela demande du temps», a-t-il dit au quotidien américain USA Today. La position du Premier ministre est inconfortable du fait que certaines milices chiites sont soupçonnées par les responsables américains d'avoir des liens avec des dirigeants gouvernementaux. Cependant, le président américain George W. Bush a assuré M. Maliki de son «soutien total» et lui a demandé «d'ignorer» les rumeurs selon lesquelles les Etats-Unis fixeraient une échéance au gouvernement irakien pour rétablir la sécurité, selon la Maison-Blanche. Dans l'interview, M. Maliki s'est également opposé à une opération d'envergure à Sadr City à Bagdad, où la milice chiite de l'Armée du Mahdi, du chef radical Moqtada Sadr, est fortement implantée. Moqtada Sadr a demandé à ses partisans d'aider les sunnites et les chiites déplacés à regagner leur foyer, après leur avoir ordonné la semaine dernière de ne perpétrer aucun acte de violence contre d'autres Irakiens.