Dès qu'il sortait de chez lui, Sidi el-Houari récitait la formule du tawwakul, de la confiance absolue en Dieu : «Nous comptons sur Dieu et sur lui Seul, c'est sur lui que comptent ceux qui ont de solides appuis. Notre sort est entre Ses Mains», et il s'en allait. Cette confiance en Dieu et cette assurance augmentent son prestige auprès de ses contemporains qui voient en lui un homme de Dieu, un futur saint qui ne manquera pas de se signaler par de belles actions. D'ailleurs, déjà et en dépit de sa jeunesse, on venait le consulter. Il aidait les gens modestes à comprendre la religion, il apportait aussi des solutions à des conflits entre des tribus ou des personnes. Après la phase de siyah'a, l'errance pour se former au plan spirituel, El-Houari songe à se former sur le plan intellectuel : il se rend à Béjaïa où existaient à l'époque des maîtres réputés et des écoles prestigieuses. Cette ville disposait aussi d'une vaste culture, animée par des maîtres locaux, mais aussi des transfuges, venant de l'Andalousie. Selon la tradition, il a suivi les cours du fameux Sidi Abderrahmane al-Oughlissi – originaire de la vallée de la Soummam – qui dispose d'ailleurs d'un mausolée dans un village de la région de Sidi Aïch. Il aura aussi pour maître sidi Ahmed ben Idris, le Wedris des Kabyles, un puits de science et de sagesse, à l'époque.