Si notre production de dattes a doublé cette année pour atteindre 550 000 tonnes, nos exportations, elles, restent très insuffisantes n'excédant pas les 23 000 tonnes. Cependant, notre produit est écoulé frauduleusement sur les marchés extérieurs sous le label d'autres pays. C'est le ministre de l'Agriculture qui l'a confirmé, hier, au cours d'une rencontre avec les principaux exportateurs de dattes du pays. En effet, ce nouveau dispositif permettra «une fluidité maximale des opérations d'exportation, permettant l'acheminement rapide de la datte aux ports d'entrée». Dans ce cadre, il s'agit de simplifier les procédures, de raccourcir les délais et d'établir une cellule de veille permanente au niveau du ministère de l'Agriculture pour aider les exportateurs à mieux s'informer du dispositif. «Nous allons mettre le paquet pour ce produit phare en labellisant Deglet Nour», dira à ce propos le ministre, en insistant sur «le savoir-faire et le professionnalisme en commençant par supprimer l'étiquette ”fellah exportateur”». Cela étant, le ministre a relevé des insuffisances concernant l'exportation dattière en plus du phénomène de fraude qui a touché de grosses quantités durant des années. «Nous avons doublé notre production qui a atteint 550 000 tonnes cette année, mais nous ne savons pas encore exporter», a déploré le ministre. Ainsi, l'Algérie n'a écoulé sur les marchés extérieurs que 23 000 tonnes de dattes, un volume qui reste extrêmement insignifiant vu le potentiel de nos palmeraies. Pour les exportateurs, les différentes contraintes bancaires, les longs délais et l'absence de protection dans les aires d'entreposage n'ont pas aidé à l'exportation. Le problème qui se pose de manière récurrente est lié à l'emballage et au conditionnement qui, faute de professionnalisme, a fait perdre à l'Algérie 30% du marché. Des pertes qui profitent d'ailleurs à nos voisins, les Tunisiens à titre d'exemple, qui exportent la datte algérienne sous le label tunisien. A ce niveau, Saïd Barkat a insisté fortement sur «l'organisation de la filière en protégeant nos dattes par la certification et le contrôle aux frontières».