Conférence n Hakim Taoussar, directeur général de l'Office national des droits d'auteurs (et voisins), était, mardi, l'invité du forum de la radio culturelle. Ce forum se voulait un débat ouvert sur les questions qui ont trait aux droits d'auteurs et la propriété intellectuelle. «La propriété intellectuelle est un fait civilisationnel», a indiqué Hakim Taoussar. Et d'ajouter : «Elle vise à protéger la création de l'esprit, et à assurer à tout créateur un revenu matériel, moral et social.» L'intervenant a précisé, par ailleurs, que l'Algérie s'est engagée, au lendemain de l'indépendance, à tenir compte de la propriété intellectuelle et de la production artistique, en l'inscrivant d'emblée dans la Constitution, ajoutant la nécessité d'initier les individus au fait de la propriété intellectuelle pour prendre conscience de l'apport des artisans de l'idée dans le développement et l'émancipation de la société. Il a rappelé que l'Algérie a signé de nombreuses conventions avec les membres de l'Organisation internationale de la protection de la propriété intellectuelle ; et elle ne cesse de reconsidérer et de renouveler ces accords selon les besoins et les exigences du moment. Hakim Taoussar a, ensuite, évoqué les objectifs de l'institution, à savoir mettre en œuvre tous les moyens techniques et matériels pour protéger la création et les créateurs et au niveau national et à l'étranger, d'où les conventions signées avec des partenaires comme la France. Il a évoqué, à cet effet, le point sensible, voire noir que rencontre l'Office national des droits d'auteurs (et voisins), et qu'est la piraterie. «C'est un phénomène que nous rencontrons tous les jours et c'est une préoccupation constante et au quotidien», a-t-il dit, ajoutant qu'il s'agit d'un combat permanent. «Avant, la piraterie des produits audiovisuels était moindre, mais avec l'essor des nouvelles technologies le phénomène s'est répandu d'une manière fulgurante. Tout le monde peut, avec très peu de moyens, copier et donc commercialiser un bien culturel.» Ainsi, le piratage des œuvres artistiques et intellectuelles a occasionné, en 2005, des pertes dépassant les 600 millions de dinars au niveau national. Même les livres et les timbres-poste n'ont pas été à l'abri du piratage, a déploré M. Taoussar, rappelant que ses services ont procédé «à la saisie d'un important lot de timbres falsifiés après les avoir soumis au contrôle de la Banque d'Algérie, chargée de leur émission». Le directeur de l'Office national des droits d'auteurs a aussi souligné que le marché parallèle (et informel) contribue largement à la propagation du fait de la piraterie. M. Taoussar a déclaré que son institution, seule, ne peut agir contre ce fléau qui nuit continuellement à la production intellectuelle et artistique ainsi qu'à l'économie nationale. «Seuls, nous ne pouvons combattre cette plaie, et c'est pour cette raison que nous avons fait appel à des institutions, comme les ministères de la Culture, de la Justice, des Finances, de l'Intérieur, ainsi qu'à la Sûreté et Gendarmerie nationales, en vue de s'y impliquer», a-t-il dit. Il a, par ailleurs, souhaité, et cela pour rendre l'action efficace et rentable, de constituer au sein de chaque organe une commission spécialisée dans la lutte contre la piraterie, chose qui se trouve dans les pays développés. L'Office national des droits d'auteurs (et voisins) a également pour objectif la protection du patrimoine immatériel, à l'exemple de la musique. «Un travail de collecte et de transcription des chants et de la musique est en train de se faire en vue de le sauvegarder et lui redonner vie», a-t-il annoncé.