Lacunes n Les pouvoirs publics sont, toutefois, appelés à réduire les disparités en terme de couverture sanitaire entre les wilayas et aussi en matière de gestion des ressources humaines et financières. Selon le rapport élaboré par le ministère de la Santé et présenté, hier, par Amar Tou, premier responsable du secteur, au président de la République, il et constaté une baisse de la mortalité et l'allongement de l'espérance de vie des Algériens portée à 76,1 ans, d'autant que la part des moins de dix ans diminue considérablement et celle des plus de 60 ans fait une avancée rapide, mettant le pays au rang des pays développés en la matière. La baisse substantielle de la mortalité maternelle (de 230 pour 100 000 en 1989 à 96,5 pour 100 000 en 2005) et infantile (de 58,1 pour 1 000 en 1989 à 29,7 pour 1 000 en 2005) constitue un autre indicateur fort significatif de l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant, a noté M. Tou. Les indices épidémiologiques illustrent cette modification sous forme de baisse très significative de la part des maladies transmissibles dans la mortalité et de la progression rapide de la part des maladies non transmissibles (chroniques) dans la structure des décès. Cette double transition (démographique et épidémiologique) renseigne sur les obligations en matière de prise en charge des besoins de santé tant sur le plan préventif que curatif. Cependant, les indicateurs de couverture sanitaire et de disparités géographiques montrent l'ampleur du travail à faire pour réduire les écarts entre les wilayas du pays, en dépit des avancées remarquables enregistrées ces dernières années. Les défaillances remarquées en matière de gestion des ressources financières montrent, par ailleurs, les efforts qui restent à fournir pour persévérer dans la réussite d'une meilleure adéquation entre les objectifs ambitieux en matière de santé et d'allocation des ressources. Les dérives se rapportent, entre autres, au désordre dans la hiérarchisation et la prise en charge des soins, dans l'encadrement, dans le financement et dans la gestion, souligne le rapport de M. Tou. Examinant les propositions faites, le chef de l'Etat a instruit le ministre de la Santé à diligenter la réorganisation des soins dans des unités autonomes séparant les structures extrahospitalières (polycliniques et salles de soins) des structures d'hospitalisation, consacrant, d'une manière plus nette, les unités de prévention et de soins de base, d'hospitalisation, de soins spécialisés et de soins de haut niveau, ainsi qu'à mettre en œuvre les mesures à même d'assurer la prise en charge, en capacités complémentaires et en encadrement, de la croissance rapide des maladies chroniques et de l'évolution inquiétante des besoins en orthopédie-traumatologie notamment. Concernant le management hospitalier, le chef de l'Etat a insisté sur la poursuite de cette formation qui doit, précise-t-il, cibler les profils d'économistes, de juristes, d'ingénieurs... aptes à assumer les fonctions de gestion.