Appel n La police demande aux citoyens de faire acte de civisme en coopérant avec ses services pour, ensemble, combattre le crime. «Il faut que les citoyens prennent conscience que leur sécurité dépend en grande partie de leur coopération avec les représentants de la police nationale», dira le capitaine H'Cen Oubad. Selon le commissaire chargé de la communication au niveau de la direction générale de la Police judiciaire, les mentalités doivent évoluer ; celui qui dénonce son prochain parce qu'il a commis un délit ne doit pas être jugé par la société comme un délateur mais plutôt comme un citoyen doté d'un sens du civisme. «La loi de l'omerta doit être bannie dans ces cas et ceci permettra à nos services de régler plus rapidement et traiter plus efficacement les délits», ajoute notre interlocuteur. «Mais cet enseignement du civisme doit être dispensé à tous les niveaux, à commencer par la famille, l'école, l'université, les maisons de jeunes, les clubs de sport et tout organisme susceptible de réunir un grand nombre de jeunes.» Il est vrai que dans notre pays — ce doit être un des résidus de la Guerre de Libération —, aller à la police pour dénoncer un voisin ou un riverain parce qu'il a commis un délit est un geste considéré comme une grande lâcheté ; c'est à peine si l'on ne considère pas l'auteur de la dénonciation comme délateur, digne du traitement réservé aux «bouchkara» de la Guerre de Libération et passible de la vindicte populaire. «La police ne peut pas être présente partout et tout le temps, c'est pour cela que l'aide des citoyens est plus que nécessaire», ajoute notre interlocuteur. Pour ce qui est de certains policiers et autres officiers de police qui outrepassent leurs droits avec le citoyen, le capitaine Oubad ajoute : «C'est vrai que nous ne sommes pas parfaits. Il y a certainement parmi nous quelques brebis galeuses, mais il faut que le citoyen atteigne un certain sens de civisme et de responsabilité pour avoir le courage d'écrire des lettres de protestation à l'encontre de ces policiers dotés de peu de conscience professionnelle, et je vous assure que ces lettres sont toujours prises en considération.»