Il n'y a pas que les djinns qui posaient des problèmes à Sidi El-Houari. Certains hommes, ignorant les lois de Dieu, volent et trompent leur prochain. Le saint homme a beau mettre en garde contre le péché d'orgueil, certains ne pensent qu'à abuser de leur pouvoir pour assujettir les autres. «Qu'allez-vous gagner à faire le mal ? Ne craignez-vous pas Dieu ? il ne manquera pas de vous châtier, si vous ne faites pas repentance !» Comme on lui faisait remarquer que beaucoup de méchants prospéraient, le saint homme répondait : «Les injustes croient échapper au châtiment de Dieu, ils persistent alors dans le mal, mais au moment où ils s'y attendent le moins, le châtiment survient. Et ils n'ont plus aucune chance d'y échapper !» Un jour, un pauvre hère vient se plaindre à lui. — Sidi, untel, appelé Othman, m'a pris injustement de l'argent, j'ai beau le supplier, il refuse de me le rendre ! — Il te le rendra, par Dieu, le saint. Il envoie aussitôt un de ses disciples, pour demander au nommé Othman de craindre Dieu et de rendre le bien qu'il a usurpé. L'homme se présente devant le tyran et lui rapporte les paroles du saint. — Rends ce bien à l'homme que tu as injustement dépouillé ! Pour toute réponse, l'homme se saisit du messager et le fait battre, puis il le jette, ligoté, dans une pièce. — Je n'ai pas de leçon à recevoir de ton maître !