Rencontre n Un document de dix points, prônant un arrêt de la violence confessionnelle en Irak, a été signé par des dignitaires religieux chiites et sunnites. Cette signature est intervenue à l'issue d'une rencontre, organisée par l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à laquelle ont participé, hier vendredi en Arabie saoudite, vingt-neuf dignitaires chiites et sunnites irakiens. Le «Document de La Mecque» appelant à l'arrêt de l'effusion de sang musulman en Irak souligne, notamment, la nécessité de «sauvegarder les biens, le sang et l'honneur du musulman, les lieux de culte des musulmans et des non musulmans et l'unité nationale islamique». Ce texte souligne la nécessité de procéder à «la libération des innocents enlevés et des otages musulmans ou non musulmans et permettre aux personnes déplacées de réintégrer leur lieu d'origine». Le document exhorte, d'autre part, le gouvernement irakien à «libérer les détenus innocents et à juger les responsables présumés de crimes de manière équitable». Il appelle aussi à soutenir tous les efforts et toutes les initiatives visant à réaliser l'unité nationale, la sécurité et la paix en Irak, tout en relevant la nécessité pour les sunnites et les chiites d'«unifier leurs rangs en vue de l'indépendance de l'Irak et de son intégrité territoriale». Le grand ayatollah Ali Sistani, figure emblématique des chiites, majoritaires en Irak, a annoncé qu'il la «soutient et la bénit» selon un responsable de son bureau à Najaf, lieu saint de l'islam chiite en Irak. Outre l'absence d'un délégué de l'ayatollah Sistani, le dirigeant chiite, Moqtada Sadr, a lui aussi boudé cette rencontre. Dans ce contexte, il est utile de souligner que malgré la mise en place de différents plans de sécurité américano-irakiens, la violence à caractère confessionnel continue de faire rage en Irak à la faveur d'une prolifération des milices. Les derniers affrontements meurtriers, d'hier vendredi, ont opposé à Al-Amara, au sud de l'Irak, la police à des miliciens chiites faisant près d'une vingtaine de morts. Un groupe de 200 à 300 miliciens avait occupé certaines rues, après avoir dévasté trois postes de police, dont deux ont brûlé au cours de ces affrontements. Les incidents ont commencé jeudi matin dans cette ville chiite à la suite de l'arrestation du frère d'un commandant de l'armée du Mahdi. Ce dernier est accusé d'avoir causé la mort du directeur des services de renseignement de la police de la ville et de trois de ses collaborateurs avec une bombe artisanale, au début de la semaine.