Résumé de la 1re partie n Un accident de la circulation a cloué Fadhila sur un fauteuil roulant. Depuis, elle ne cesse de reprocher à son mari d'être à l'origine de son malheur... Amine – il a une quinzaine d'années — entre en coup de vent dans la pièce. — Maman, tu es là ? Fadhila a poussé son fauteuil jusqu'au balcon et, tirant légèrement les rideaux, elle regarde dans la rue. — Que fais-tu ? Elle se retourne vers lui, renfrognée. — Tu vois bien, je regarde ! — Mais tu regardes quoi ? — Je regarde ! Le ton est si brusque qu'il n'ose pas aller plus loin. — Papa n'est pas rentré ? Elle se retourne vers lui d'un bloc, faisant avancer de quelques centimètres le fauteuil roulant. — Ah, voilà une bonne question ! Et à ton avis, il est rentré ou pas ? — Euh... je pense que c'est lui que tu attends... La jeune femme a un sourire ironique. — Ah, voilà une bonne déduction... Tu es un garçon très intelligent ! — Comme d'habitude, tu t'inquiètes ! Fadhila change de ton : elle se met presque en colère. — Moi, je m'inquiète pour vous tous ! Pour toi, ta sœur et ton frère, quand vous ne rentrez pas à l'heure, pour ton père... — Mais maman, répond l'adolescent confus, il n'y a pas de raison de t'inquiéter... Ce ne sont que des retards ! Les bus tardent parfois à arriver — Va pour vous, qui devez prendre le bus pour rentrer, mais ton père... Il a une voiture, lui ! Il n'a pas de bus à prendre ! — Tu oublies qu'il est sous-directeur et qu'il a beaucoup de travail ! On le retient souvent... — Qu'est-ce qui me prouve qu'il est au travail ? Que ce n'est pas sa maîtresse qu'il va retrouver ! — Maman ! s'indigne Amine, tu n'as pas le droit de dire ça ! — C'est ça, moi je n'ai aucun droit ! Je suis clouée sur un fauteuil roulant, je ne sors ni ne rentre, chacun peut faire ce qu'il veut ! — Je n'ai pas dit cela ! — Amine, va rejoindre ton frère et ta sœur au rez-de-chaussée... Tu as des devoirs à faire certainement ! — Je les ferai plus tard. Il va vers elle et, de derrière, l'enlace. Il l'embrasse sur le front, les yeux, les cheveux. — Maman, chère maman, pourquoi te tortures-tu ainsi ? La jeune femme lui prend la main et fond en larmes. — Je souffre tant, mon petit ! (à suivre...)