Constat n L'Algérien consomme annuellement 62 kilos de pommes de terre. Mais la hausse du prix de «l'aliment du pauvre» inquiète les consommateurs. La spéculation et la mauvaise organisation de la distribution sont les causes essentielles de cette flambée inhabituelle. Toutefois, les pouvoirs publics estiment que les prix vont baisser à partir de la fin novembre. En effet, M. Assabah, directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture, a déclaré récemment que «le prix de la pomme de terre sera revu à la baisse en raison de l'apport de la nouvelle récolte à partir de la fin du mois de novembre». En outre, les fellahs assurent que «9 000 hectares sont disponibles pour l'obtention de bonnes récoltes pour cette saison». Selon eux, les prix de gros se situeront entre 17 et 20 DA. Voilà qui rassure les consommateurs qui préfèrent actuellement se passer de ce tubercule dont le prix sur les marchés de détails varie entre 65 et 75 DA. Cette situation, qui n'arrange guère les petites bourses, est due, selon Chérif Ould El-Hocine, président de la Chambre nationale de l'agriculture, aux «commerçants qui visent à instaurer un climat commercial malsain». Il précise que «40 000 tonnes de pommes de terre sont stockées dans certaines chambres froides du côté de la région de Hammadi et ce en vue de la spéculation». Une enquête, en collaboration avec le département de la justice, sera d'ailleurs diligentée par le ministère de l'Agriculture en vue «de démasquer ceux qui sont derrière la spéculation et la hausse des prix de la pomme de terre». Le président de la Chambre de l'agriculture affirme également que «le niveau de la spéculation est soutenu par des trabendistes en prévision d'éventuelles importations de pommes de terre». Fait rare, la spéculation sur «l'aliment du pauvre» a défié les règles de concurrence et a montré l'insuffisance de la régulation et la distribution sur un produit agricole phare. Cela s'explique, selon M. Assabah, «par l'existence d'un stock au niveau des marchés qui fait l'objet de spéculation au niveau des prix». Pour ce responsable, «l'augmentation des prix est due également à une conjoncture de transition entre ce qui est disponible comme stock et le début de la saison de la récolte». S'agissant du soutien accordé aux agriculteurs, le président de la Chambre nationale de l'agriculture a affirmé que tous les fellahs ont été soutenus à travers des aides financières ainsi que la disponibilité de semences. Ce qui aura un effet positif sur la prochaine récolte.