Comme des écoliers, les présidents américain, russe ou chinois doivent gentiment lever le doigt s'ils veulent prendre la parole lors du sommet des pays d'Asie-Pacifique qui a débuté hier à Bangkok. L'hôte du sommet, le Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra, avait décidé d'imposer de nouvelles règles aux 21 dirigeants du Forum de coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) pour enlever son côté compassé à la réunion. Fidèle à son style d'ancien homme d'affaires et milliardaire pressé, il voulait des interventions «courtes et vigoureuses» lors des discussions des deux jours du sommet. Parmi les «innovations» figure celle du doigt levé. Un doigt levé signifie que l'orateur souhaite intervenir sur le sujet débattu. Un doigt levé a donc la priorité. L'orateur veut-il prendre la parole sur un nouveau thème ou introduire une digression ? Il devra alors lever deux doigts. «Ce n'est pas de la haute technologie, mais ça marche», a expliqué un responsable de l'APEC.