Sans attendre les conclusions de la commission d'enquête sur les ratés de la guerre contre le Liban, le chef d'état-major de l'armée israélienne a remis sa démission, alors que le Premier ministre fait l'objet d'une enquête criminelle pour son implication dans un scandale financier. Les pressions exercées par l'opinion publique israélienne, comme l'indiquent les résultats de tous les sondages, pour obtenir le départ du chef d'état-major, du Premier ministre Ehud Olmert et du ministre de la Défense Amir Peretz, tous tenus pour responsables, commencent à porter leurs fruits. Le chef d'état-major israélien, le général Dan Haloutz, a présenté mardi soir sa démission à la suite des échecs de la guerre menée par son armée contre le Liban au cours de l'été dernier. “J'ai atteint l'objectif que je m'étais fixé à la fin de la guerre du Liban qui consistait à étudier, puis à tirer les leçons de ce qui s'est passé. Je considère dans ces conditions qu'il est de mon devoir de quitter mes fonctions immédiatement”, écrit le désormais ex-patron de l'armée israélienne dans sa lettre de démission. Le chef du gouvernement israélien a vainement tenté de le convaincre de reporter sa démission afin d'attendre les conclusions d'une commission d'enquête sur cette guerre. Cette démission intervient au moment où Ehud Olmert, sous le feu des critiques ces derniers jours, a vu sa situation s'aggraver avec l'ouverture contre lui d'une enquête criminelle. En effet, le procureur de l'Etat hébreu a ordonné, mardi, l'ouverture d'une enquête criminelle à son encontre pour déterminer le degré de son implication dans un scandale financier lié à la privatisation de la banque Leumi. Une source du ministère de la Justice israélienne a déclaré : “Le ministère de la Justice confirme que le procureur de l'Etat Eran Shendar a demandé à la police d'ouvrir une enquête criminelle pour soupçon de délit d'initié dans la vente par l'Etat en novembre 2005 de sa participation majoritaire à la banque Leumi.” Le Premier ministre est soupçonné d'être intervenu, alors qu'il était ministre des Finances par intérim en 2005, en faveur d'un homme d'affaires, Frank Lowy, candidat à la reprise d'une partie du capital de la banque Leumi. Bien qu'aucune charge n'a été retenue contre lui jusque-là, Olmert est déjà impliqué dans plusieurs enquêtes pour corruption. Ces soupçons de corruption, qui viennent s'ajouter aux inquiétudes des Israéliens suite aux ratés de la guerre de l'été dernier contre le Liban et à la poursuite des tirs de roquettes sur le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, font plonger M. Olmert dans les sondages. Une série d'autres affaires défraye la chronique. L'opportunité n'a pas été ratée par l'ancien parti de droite au pouvoir, en l'occurrence le Likoud, qui réclame la tête d'Olmert et ses principaux collaborateurs, ainsi que la tenue d'élections législatives anticipées. K. A.