Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, déjà éclaboussé par divers scandales, est menacé d'une nouvelle enquête criminelle au moment où son avenir politique est en jeu avec l'imminente publication d'un rapport sur les ratés de la guerre au Liban. Dans un communiqué, le contrôleur de l'Etat d'Israël a recommandé mercredi l'ouverture d'une enquête criminelle contre M. Olmert pour une affaire de corruption. «Le contrôleur de l'Etat a présenté à la Knesset (Parlement) et aux personnes impliquées un rapport sur des conflits d'intérêts présumés dans les activités de M. Olmert à l'époque où il était ministre du Commerce et de l'Industrie», indique ce texte. Il reproche au Premier ministre d'avoir octroyé en 2003 des subventions de l'Etat à l'entreprise Silicat, une société de production de pneus en voie de création près de Dimona (désert du Néguev - Sud), dont la direction était représentée par l'un de ses proches, l'avocat d'affaires Ouri Messer. Ce dernier, connu pour être un ami personnel de M. Olmert, a été un des artisans de sa conquête de la mairie de Jérusalem en 1998. Le contrôleur estime que le ministre de l'Industrie et du Commerce d'alors aurait dû renoncer à gérer ce dossier pour «incompatibilité»e, et estime que l'enquête a révélé «des soupçons d'activités criminelles». Le contrôleur de l'Etat, chargé de veiller à la bonne gestion des entreprises et des institutions publiques, a soumis ses conclusions au procureur général, seul habilité à ordonner l'ouverture d'une enquête criminelle contre le Premier ministre.